Les villes moyennes plaisent davantage aux Français

Logement
Les villes moyennes plaisent davantage aux Français

Les villes moyennes ont la cote !  43% des Français voudraient y vivre, contre 35% qui se verraient bien dans une commune rurale. Et seuls 22% préfèrent habiter une grande ville. C’est ce que révèle un sondage publié en mars dernier par le Baromètre des Territoires. A l’heure où les prix de l’immobilier s’envolent dans les grandes villes (+2,5% à Paris en 2018, +3,2% à Marseille, +3,7% à Grenoble), les villes moyennes apparaissent comme une réponse idéale à l’amélioration du cadre de vie.

 

Les villes moyennes selon les Français

Pourquoi les villes moyennes plaisent tant ? Avec une population de 20 000 à 100 000 habitants – ce qui représente 26 % de la population et 30 % des citadins – elles ont, aux yeux des Français, les avantages de la grande ville sans les inconvénients : « la tranquillité et le calme » selon 43% d’entre eux, « le sentiment d’être en sécurité » (31%), « la proximité de la nature » (26%).  

Un sentiment partagé par ceux qui y vivent  : 32 % sont satisfaits de leurs conditions de vie. Ce sont aussi les plus nombreux à envisager de rester dans leur commune actuelle pour plus de 10 ans (60%, contre 59% dans les zones rurales, 54% dans les métropoles et 35% à Paris et sa couronne).

Concernant l’évolution, la tendance est moins nette. 32% des habitants des villes moyennes estiment que leurs conditions de vie se sont améliorées au cours des 10 dernières années. Mais ils sont 30% à estimer qu’elles se sont dégradées.

 

Délaissées par les pouvoirs publics ?

C’est le sentiment qui prévaut malgré tout. Parmi les motifs de mécontentement : les transports, l’accès aux services de santé, aux commerces et à l’offre culturelle et de loisirs. Au contraire, les habitants des métropoles sont satisfaits à 87% de l’offre de commerces, mais aussi des transports (84%), de la qualité des services publics (82%), de l’offre culturelle et de loisirs (81%). 74% estiment que leur ville est attractive du point de vue de l’emploi. Seuls 40% des habitants des villes moyennes pensent la même chose de leur territoire.

Dans un pays aussi centralisé que la France, l’attention se polarise autour de Paris et des grandes métropoles. Les villes moyennes sont-elles pour autant délaissées?

Pas vraiment. Elles bénéficient du dispositif “cœur de ville” dont l’objectif est de redonner une dynamique aux villes de moins de 100 000 habitants.

Et selon Terra Nova , les villes moyennes attireront de plus en plus de citadins à la recherche d’une meilleure qualité de vie, sans pour autant renoncer aux avantages de la ville.

 

Menace sur les villes moyennes ?

Et pourtant, 86% des Français pensent que les villes moyennes sont en train de mourir…. Il faut dire que, depuis des années, le pessimisme est de mise : délocalisation de l’activité; fermeture de services administratifs, révision générale des politiques publiques (RGPP) oblige. Le sentiment de mort clinique des villes moyennes serait donc justifié ?

Non répond la revue Métropolitiques qui leur a consacré un important dossier en 2013 . Repli démographique et déprime économique ne sont ni une constante ni une fatalité. Certes, la délocalisation a frappé de plein fouet certaines villes. En particulier, les villes monofonctionnelles de l’est et du centre du pays.

 

Savoir s’adapter

Il ne faut pas pour autant sous-estimer la capacité d’adaptation des villes moyennes. Selon les analyses de Métropolitiques, les villes moyennes peuvent compter sur la consommation locale. C’est la clef pour assurer une dynamique sociale et économique. Et elles offrent une diversité de services, de commerces, d’établissements culturels, sportifs et de santé comparables à celle des métropoles. Contrairement aux impressions de habitants ! Enfin, elles servent de lien entre les territoires ruraux et les métropoles.

Les avantages ne manquent pas. Encore faut-il qu’elles sachent les mettre en valeur. Ainsi, en 2009, il a été question de fermer l’antenne de Béziers de l’université Paul-Valéry de Montpellier.  Beaucoup de voix se sont élevées pour dire que les implantations en ville moyenne dépendent de la métropole voisine. Absolument pas, comme le montre Albi, forte du succès de son campus autonome. La réussite du campus est liée à sa forte intégration au tissu économique local et à un soutien politique sans faille. Avec de l’ambition, les villes moyennes peuvent donc mener des projets en toute autonomie et même réaliser de belles réussites.

Tourisme, proximité de la nature, meilleure qualité de vie, les villes moyennes ont des atouts reconnus. C’est ce qui leur permet d’attirer de nouveaux habitants et de faire preuve de dynamisme. Les Français ne s’y trompent pas : en 2018, au palmarès des villes où déménager, Saint Etienne et Angers font partie du top 5 ! Loin de mourir, les villes moyennes attirent.

 

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Crédit photo : Samuel McGinity