Habiter dans 20 ans : les pistes de Terra Nova

Vie quotidienne
habiter dans 20 ans

“Habiter dans 20 ans” ou comment nos modes de vie vont influencer la manière dont nous habiterons ? C’est la question que s’est posée la fondation Terra Nova qui vient de publier un rapport sur le sujet.

 

Habiter mais aussi vivre

Jusqu’à présent, la question du futur de l’habitat se posait en termes d’infrastructures, existantes et à venir, de constructions et de bâti, de normes réglementaires et de financement. Et la question n’était pas de savoir où et comment habiter – à proximité de son travail – mais de passer du statut de locataire à celui de propriétaire.

 

Aujourd’hui, cela ne suffit plus pour imaginer l’habitat du futur. En cause, nos modes de vie qui évoluent : vie familiale plus ou moins stable, vieillissement de la population, évolution du travail et de la façon de travailler, développement de la mobilité, économie du partage etc. Autant de thèmes qui n’étaient pas pris en compte jusque-là mais qui – déjà – influencent notre façon de vivre. En témoignent selon Terra Nova, la co-location bien sûr, la location de très courte durée mais aussi le télétravail ou le travail free-lance qui gagnent du terrain.

 

Lieux d’activité économique par excellence, les métropoles risquent de ne plus être accessibles à une part croissante de la population. La raison principale : le coût trop élevé du logement en centre-ville. Et l’étalement urbain avec l’apparition de logements meilleur marché autour des villes pour loger les habitants n’est plus soutenable pour des raisons écologiques (moins de campagne, davantage de transports…).

 

A cela s’ajoute le fait que le temps de l’immobilier ne suit pas du tout l’évolution de nos modes de vie. Seul 1% du parc immobilier est renouvelé chaque année. Il n’est donc plus question de construire davantage, mais de construire mieux souligne Eric Cassar, architecte auditionné par la Fondation Terra Nova : “augmenter les coûts de conception et de construction pour réduire le coût global, réduire les impacts écologiques et pour générer des externalités positives à l’échelle du quartier”.

 

Comment habiterons-nous demain?

La fondation envisage 4 scenarii possibles :

  • La “concentration métropolitaine” : les métropoles se renforcent et imposent leur logique aux espaces avoisinants. Les espaces plus reculés sont laissés de côté et la fracture territoriale s’accentue.
  • La “saturation urbaine” : face au stress et à la dégradation de la qualité de vie en ville, les habitants se tournent vers les plus petits centres. On fuit la ville pour habiter et travailler loin des grands centres urbains ou alors on opte pour le télétravail; les petites villes redeviennent attractives.
  • La “révolution du partage” : peu probable en raison de l’ampleur des changements qu’elle suppose, elle permet cependant de vivre la ville différemment. Les gens n’habitent plus les centres urbains à plein temps. Ils y viennent ponctuellement selon les besoins professionnels. Les centre-villes redeviennent vivables. Une révolution limitée à certaines franges de la population cependant : celles qui ont la possibilité personnelle et professionnelle de choisir l’endroit où elles veulent vivre, à la ville ou à la campagne. Beaucoup de salariés n’ont pas d’autres choix que de vivre en lointaine banlieue. Et le télétravail n’est même pas une option pour nombre de professions (vendeurs, livreurs, cuisiniers, ou infirmiers, enseignants…) dont les grosses métropoles sont friandes.
  • Le “réseau des métropoles” : le dynamisme urbain se ressent sur tous les territoires même les plus éloignés. Le télétravail se développe et permet aux actifs d’habiter et de travailler dans un espace qui évolue selon les besoins entre espace professionnel et lieu de vie de famille. Les villes moyennes se développent et l’activité économique n’est plus seulement l’apanage des grandes villes. Bref le scénario idéal selon Terra Nova avec une situation d’équilibre sur tous les territoires même les plus isolés.

 

Quelle que soit la tendance, il est cependant clair que nos modes de vie sont en train d’évoluer profondément. Et pourraient donner lieu à une réorganisation de l’espace.

 

Pour tout savoir sur les tendances de la co-location, consultez la rubrique “Vie quotidienne” du blog de COOLOC. Et inscrivez-vous à la newsletter pour ne rater aucun article !

 

Crédit photo : Samuel McGinity