Vivre en colocation : l’idéal des jeunes actifs

Colocation
vivre en colocation

Vivre en colocation, une expérience unique ! Surtout si vous démarrez dans la vie, commencez un nouveau travail ou arrivez dans une nouvelle ville. Pourquoi ? Quels sont les avantages de la colocation pour les jeunes actifs ?

 

Vivre en colocation pour faire des économies 

Réduire ses coûts de logement

Réduire les coûts du logement. C’est l’une des principales raisons du choix de la colocation selon l’observatoire Locservice. En 2023, 51% des aspirants à la colocation souhaitaient partager un toit pour des raisons budgétaires. Au niveau national, le loyer moyen d’une chambre en colocation est de 448 € charges incluses, tandis qu’il faut débourser 547 € pour un studio classique. En Île-de-France, les prix sont plus élevés : 555 € en Ile-de-France et 723 € à Paris pour une chambre en colocation. Toutes les charges annexes (chauffage, internet, charges diverses et variées) sont également réparties entre les colocataires, que le bail soit individuel ou collectif.

 

Partage des frais communs

Il n’y a pas que le loyer qui soit partagé. « Nous partageons aussi une femme de ménage qui vient 3 heures par semaine » raconte Éléonore, en colocation depuis deux ans et demi. « C’est essentiel pour ne pas avoir de crise sur la tenue de l’appartement. » Dans d’autres colocations, les habitants partagent les achats de produits de base (produits ménagers, lessives… ), un abonnement Netflix ou des paniers bio mensuels.

 

Les avantages sociaux et professionnels

73 % de colocataires vivent en colocation pour rencontrer de nouvelles personnes. Le choix de la colocation est donc avant tout humain.

 

Insertion dans une nouvelle ville

Quel meilleur moyen que vivre en colocation pour se repérer dans une nouvelle ville ? Trouver les bonnes adresses ? « Nous étions 3 nouvelles colocataires à Lyon, dans une colocation de 4 personnes. La colocataire la plus ancienne nous a très vite partagé ses adresses et ses bons plans en ville » raconte Emma, en colocation pendant un an.

« Vivre en colocation permet de savoir ce qu’il y à faire en ville, d’avoir envie de faire plus de choses, de rencontrer davantage de personnes différentes » remarque Livio, qui a vécu en colocation dès son arrivée à Rome. Un avis que partage pleinement son colocataire Rosario. “ Quand je suis arrivé, je ne connaissais pas Rome. Ceux qui sont arrivés ici avant moi m’ont donné des adresses où sortir, où aller manger…”

 

Saisir les opportunités professionnelles

La colocation ou le moyen de saisir des opportunités professionnelles ? Bien sûr. Une étude du CREDOC montre qu’en cinq ans, 500 000 personnes ont renoncé à un poste risquant d’augmenter leur budget logement. Selon la même étude, 56 % des personnes interrogées préféraient un nouvel emploi moins bien rémunéré … mais qui ne les obligeait pas à déménager !

Et dire qu’en vivant en colocation, vous pouvez surmonter ces obstacles !

  • Choisissez la colocation pendant votre période d’essai. Économique, elle n’implique pas de frais de déménagement trop importants. Et trouver une colocation est plus facile. Les bailleurs demandent souvent les 2 ou 3 dernières fiches de paie et un CDI avant de consentir à vous louer un logement seul.
  • Flexible. Dans une colocation meublée, le préavis est réduit à un mois.
  • Éviter les coups de blues loin de chez vous, dans une ville inconnue en partageant des soirées avec vos co-locataires.
  • Et si vous êtes en couple ou avez des enfants, la colocation vous permet de partir travailler sans bouleverser la vie de votre famille.

 

Le développement du sentiment de communauté

Vivre en colocation, c’est vivre dans une communauté créée autour d’un besoin commun : partager un toit. Mais vous rejoignez aussi une communauté avec son organisation et ses règles propres, décidées ensemble. La Maison Bleue de Bourg-la-Reine  s’est fait connaitre grâce à ses 14 colocataires qui ont fait le pari du zéro déchet. Leslie a mis sur pied une colocation écologique avec ses colocataires. « Nous avons discuté de nos priorités. Et on a essayé de se mettre d’accord. Sur certains trucs, on se rejoignait. D’autres n’étaient pas consensuels du tout. » Mais la colocation s’est mise en place, formant une petite éco-communauté au cœur du XIXe arrondissement de Paris.

Certaines colocations ou colivings choisissent de se développer autour d’un projet ou d’intérêts communs. La Casa rassemble des passionnés de cinéma, de cuisine ou de jardinage. C’est aussi le moyen de vivre sa vie comme on l’entend, par exemple dans la Maison des Babayagas de Montreuil. Les colocataires, des femmes de plus de 60 ans, ont toutes choisi de vivre en colocation pour vieillir en toute autonomie. 

 

Création de liens durables

« J’ai eu trois colocataires » raconte Éléonore. « Toutes sont devenues des amies que je vois tout le temps. La colocation m’a permis de rencontrer d’autres gens, cela a apporté une ouverture surtout en période de transition – je venais de divorcer. C’est l’une des meilleures décisions que j’ai prises de toute ma vie : il y avait une véritable entraide. Et quand on est en galère, c’est bien de voir quelqu’un au quotidien qui vous tend la main. »

« Personnellement, j’ai rencontré en coliving plein de gens qui sont devenus des amis proches, et ma vie est meilleure grâce à eux et à ces expériences » explique de son côté Virginia.

 

Partage des valeurs et des expériences

« Vous ne perdez jamais de temps lorsque vous rencontrez de nouvelles personnes, parce que vous apprenez de chacun quelque chose. La colocation, c’est un moyen de s’ouvrir l’esprit » rappelle Virginia.

Michael, lui, a vécu en colocation à Londres avec 18 personnes venues de tous horizons. « Pour tous les colocataires, ça a été une aventure humaine très forte. Même si nous n’échangeons pas régulièrement, nous gardons le contact. C’est une expérience qui nous a tous marqués, qui nous rassemble. »

 

 Vivre en colocation ou comment améliorer ses soft skills

Une communication efficace

La communication est à la base du bien vivre ensemble, rappellent les colocataires au long cours. C’est le cas de Corentin,  qui vit avec ses colocataires depuis des années : « Le principe de base, pour vivre en co-location, c’est que rien ne va de soi. J’ai appris avec le temps que si quelque chose ne va pas, il faut le dire tout de suite, et gentiment. Nous passons beaucoup – mais vraiment beaucoup – de temps à discuter. Nous abordons tous les aspects de ce qui va, de ce qui ne va pas, de ce qu’il faudrait changer… Tout peut être porteur de problèmes, de frustrations.»

Emma, à Lyon, partage le même avis : « En fait, tout se passe bien, car s’il y a quelque chose qui ne va pas, nous en parlons. Une colocataire qui est dérangée la nuit par lave-vaisselle ? Elle le dit naturellement. On prend en compte le bien-être des autres. C’est pour cela que la colocation fonctionne. »

Ce n’est pas forcément évident. Selon l’éducation, le milieu social, il peut exister des frictions. « Ce qui compte, conseille Éléonore qui promeut le dialogue interculturel, c’est qu’on identifie le point de frottement et qu’on trouve une solution. » Il est fondamental, dit-elle de s’exprimer et d’écouter pour comprendre la situation, apprendre à se mettre à la place de l’autre…

 

Apprendre la gestion des conflits

Comment éviter les conflits lorsqu’on vit en colocation ? En instaurant des règles. L’absence de règles ou leur violation provoque immédiatement des conflits rappelle Monique Eleb. Dans un habitat partagé, raconte-t-elle, deux habitants avaient entreposé leurs plantes dans l’espace commun pendant l’hiver. Les autres habitants l’ont perçu comme une prise de possession… et ont complètement déserté les lieux.

La solution ? Affronter la situation. « Il y a toujours besoin de faire des mises au point » témoigne Éleonore. « Il y a forcément des trucs qui qui ne vont pas qu’il faut arranger. Mais c’est normal. »

« La cohabitation n’est pas un long fleuve tranquille » confirme Monique Eleb. « Il faut sans cesse des ré-ajustements, des mises au point, des discussions pour gérer le quotidien ». Mais, ajoute-t-elle, pour les plus jeunes – comme pour les autres, la cohabitation peut se révéler un apprentissage de la sociabilité très efficace. On apprend à s’adapter aux autres, à faire la différence entre qui est acceptable ou pas.

 

S’organiser et prendre ses responsabilités

La colocation permet donc d’apprendre le vivre ensemble. Pour cela, la charte de colocation est votre alliée. Il s’agit de l’ensemble des règles édictées et acceptées par l’ensemble des colocataires permettant d’éviter conflits et litiges. Parmi les questions abordées :

  • Règlement du loyer en bail collectif ;
  • Répartition des charges ;
  • Co-locataire référent pour les contacts avec le bailleur…

Elle permet aussi de fixer des règles internes à la vie en communauté :

  • les courses : pot commun ou chacun pour soi ?
  • le ménage : les co-locataires s’y collent ? Ou alors se partagent-ils les frais d’une femme de ménage ?
  • les prises de décisions : tour de table, vote…

Chaque co-locataire, même s’il arrive en cours de colocation, doit lire et signer la charte de colocation. En cas de litige, elle sera une aide précieuse pour résoudre le conflit à l’amiable.

Et si cela ne fonctionne pas ? Adressez-vous à un tiers, conseille Monique Eleb. Soit quelqu’un qui habite dans la colocation mais n’a pas pris part au conflit, soit quelqu’un qui vient de l’extérieur. Il ou elle aura pour tâche de rappeler les règles de la charte et de régler le conflit de façon neutre. Les Babayagas par exemple font appel à un membre de leur conseil d’administration pour régler les dissensions. Quant aux fauteurs de troubles qui ne respectent pas les règles, ils sont exclus, ou s’excluent d’eux-mêmes.

 

Une expérience unique pour l’enrichissement personnel

Selon Virginia Perez-Nieto, spécialiste du coliving, « la communauté joue un rôle de protection sociale, en permettant la rencontre de gens qui ne se seraient jamais rencontrés autrement, d’écouter des points de vue différents.»

Le mélange des cultures, des origines peut parfois détonner et pourtant… « Je m’interroge davantage sur certains aspects de ma culture, explique Saïd, comorien qui vit maintenant en France. Cela me pousse à être plus tolérant, à essayer de comprendre les autres au lieu d’être dans le jugement ». Avoir un autre regard, cela permet aussi d’expliquer et donc d’accepter ses propres paradoxes. « Nous avons tous des traits culturels qui parfois s’opposent, estime Saïd. Aux Comores, je ne fais pas le ménage, je ne prépare pas les repas. En France, si ! Même si nous sommes entre Comoriens. Chacun fait sa part des choses. Sinon, nous serions mal jugés. »

Finalement, la colocation nous fait évoluer et nous permet de faire évoluer notre propre culture. « Notre culture n’est pas figée. Elle évolue avec le temps, avec nos rencontres, s’enrichit d’autres influences, de la culture des personnes qu’on rencontre, des livres qu’on lit ou des médias. Nous ne sommes pas le produit d’une seule culture. »