Lutter contre l’isolement des seniors

Proposer aux seniors de vivre en communauté pour lutter contre l’isolement ? Le rapport des Petits Frères des Pauvres qui vient de paraître met en lumière une réalité encore bien souvent oubliée : l’isolement préoccupant des personnes âgées.

L’isolement, un piège pour les seniors

Les chiffres du dernier rapport des Petits Frères des Pauvres font peur ! 4,6 millions de Français de plus de 60 ans ressentent un sentiment de solitude. Et 3,2 millions d’entre eux peuvent passer des journées entières sans parler à personne. Plus on avance en âge et plus ce sentiment s’accentue. Il est partagé par 26% de 80-84 ans et 30% des 85-89 ans.

“La solitude c’est mortel. On ne s’en rend pas compte” explique Fanny, 78 ans qui vit dans un village de la Creuse.

Les territoires ne sont pas non plus égaux. Ce sentiment de solitude est partagé par 40% des aînés dans le Centre-Val de Loire, dont 12% de façon régulière; 34% en Bourgogne Franche-Comté et pas moins de 32% en région Nouvelle-Aquitaine.

Il est également plus fort dans les quartiers sensibles. Les habitants âgés y souffrent particulièrement de l’isolement. Les politiques de la ville qui se concentrent sur les populations les plus jeunes les oublient. “Le voisinage doit gérer ses propres difficultés. La solidarité fonctionne donc moins bien ici qu’ailleurs” explique Armelle de Guibert, déléguée générale des Petits Frères des Pauvres.

L’isolement est bien identifié dans les villes  – entre affaiblissement des solidarités et manque de communication entre voisins. Il est également présent dans les zones rurales. La solidarité y est certes plus forte. Mais le manque de transports en commun et de services limite les déplacements et donc l’autonomie des seniors.

Des seniors sauvés par la communauté

Il n’y a pourtant aucune raison pour que l’isolement des seniors soit une fatalité. En effet, des solutions existent et doivent faire école.

Des solutions portées par les seniors eux-mêmes qui n’hésitent plus à organiser leur propre communauté. En Espagne, un groupe de retraités a racheté un village abandonné par ses habitants pour le réaménager et s’y installer. En Chine, 7 amies ont déjà réaménagé une villa de 700 m2 en maison de retraite de rêve en prévision de leurs vieux jours.

Mais ne croyez pas que ces idées soient réservées à des retraités jouissant d’une confortable retraite. La Maison de Babayagas à Montreuil prouve que créer une communauté de seniors avec l’appui des pouvoir publics est possible.

Des initiatives portées par les jeunes générations

Il n’y a pas que les seniors à imaginer le meilleur moyen de passer une retraite en bonne compagnie. Des jeunes s’impliquent également. C’est le cas de Franck et Valérie, un couple d’aides médico-psychologique. Suite à leur expérience en EPHAD, ils ont décidé de créer un lieu de vie de petite taille pour accueillir 3 personnes âgées. Ils y vivent aujourd’hui avec leurs trois enfants et leurs pensionnaires dans un cadre vert et dans une ambiance familiale.

Pour les seniors préférant vivre en communauté avec des personnes plus jeunes, la loi ELAN encadre aujourd’hui la co-location intergénérationnelle. 

Pour Jean-Baptiste Williatte, coordinateur de développement social de l’équipe des Petits Frères des Pauvres de Saint-Denis, “Un vieux, c’est là pour transmettre.” C’est d’ailleurs ce que revendiquent les seniors inscrits sur Cooloc. Ils sont prêts à partager une tranche de vie avec vous et à partager la joie de vivre ensemble. 

Pour tout savoir sur les tendances de la co-location, consultez la rubrique “Témoignages” du blog de COOLOC. Et inscrivez-vous à la newsletter pour ne rien rater de l’actualité de la co-location !

Crédit photo : Samuel McGinity