Co-location à Rome : la dolce vita !
Pour vivre à Rome et profiter de la ville, la solution c’est la co-location. Rencontre avec des co-locataires qui ont choisi la co-location :
Livio, graphiste indépendant de 34 ans, vient de Frosinone.
Rosario, 29 ans, vient de Pompéi et travaille comme graphiste vidéo en agence.
Anne-Sophie, parisienne de 28 ans, est chargée de communication.
Romina, 26 ans, originaire de Cesena, travaille pour une compagnie d’assurances.
Pourquoi avoir choisi la co-location ?
“D’abord pour des raisons financières” reconnait Anne-Sophie. “Les prix sont élevés. Et à moins de travailler pour la Maison-Blanche par exemple et d’avoir de quoi s’offrir un appartement au centre de la ville, tout le monde vit maintenant en colocation.” explique Livio. Les salaires romains, eux, ne suivent pas. Alors “la colocation permet de vivre en centre ville” ajoute Rosario.
Et aussi pour découvrir la ville
“Le fait d’être en colocation à Rome m’a clairement aidé à découvrir la ville” raconte Livio qui vit depuis plus de 5 ans en co-location. “Vivre seul rend plus difficile l’intégration. Vivre en colocation permet de savoir ce qu’il y à faire en ville, d’avoir envie de faire plus de choses, de rencontrer davantage de personnes différentes.”
Un avis que partage pleinement Rosario : “quand je suis arrivé, je ne connaissais pas Rome. Ceux qui sont arrivés ici avant moi m’ont donné des adresses où sortir, où aller manger…”
Pour Anne-Sophie, parisienne qui vit depuis un an à Rome, la co-location était une évidence : “en arrivant, je ne connaissais pas beaucoup de personnes et je trouvais que c’était important pour rencontrer plus de monde, pour voir comment vivent les Italiens, de partager un appartement avec des Italiens. Pour moi la vraie richesse, c’est que ce sont trois Italiens venus de 3 régions différentes, donc trois accents différents, trois histoires, trois cultures. Et ça c’est vraiment super ! On découvre beaucoup de choses. Quand ils cuisinent ils te proposent de partager avec eux. C’est très sympa.”
Le secret de cette colocation réussie : le salon !
Le partage et l’envie de vivre ensemble est au cœur de cette communauté. Rosario, Livio et Anne-Sophie ont tous les trois vécu auparavant dans des co-locations avec des personnes ayant des rythmes de vie complètement différents. Résultat : les co-locataires se croisent mais ne partagent rien. “J’ai choisi la colocation à Rome justement parce que je ne voulais plus vivre seul. Avant je partageais un appartement avec un colocataire qui n’était jamais à la maison. Et sachant que je travaille seul, cela me fait plaisir d’avoir des gens à la maison avec qui partager des moments” explique Livio.
Et dans ce cas précis, les co-locataires sont particulièrement bien tombés. L’appartement possède un salon ! Ce n’est pas forcément évident à Rome où les propriétaires ont tôt fait de transformer le salon en chambre supplémentaire à louer.
“C’est, selon moi, ce qui fait la différence » explique Livio. « Dans les colocations à Rome en général, les gens restent dans leur chambre, notamment parce qu’ils n’ont pas d’endroits où se réunir. Nous avons une pièce où nous pouvons manger, discuter, regarder un film, etc”. “Si on n’avait que notre petite cuisine pour se réunir, on partagerait moins de moments de qualité” estime Anne-Sophie.
Tous aiment ce côté communautaire. “On se retrouve souvent le temps de papoter, de prendre un café avant de regagner chacun nos chambres” apprécie Rosario.
L’envie de partager plus qu’un simple logement
Car pour entrer dans cette colocation, il faut avoir envie de vivre avec les autres et non pas les uns à côté des autres.
“On ne se voit pas tout le temps, chacun a sa vie, mais très souvent, on se retrouve pour les repas, le café… et c’est vraiment sympa, car il y a ce côté vivre ensemble” raconte Anne-Sophie. “C’est une volonté que chacun avait en emménageant dans cet appartement. Nous sommes trois à être arrivés en même temps. Trois colocataires précédents sur quatre étaient partis et le seul à rester voulait garder cet esprit, ce côté social. Il cherchait des colocataires qui voulaient partager des choses, pas des gens qui restent dans leur chambre toute la journée. Et effectivement, nous avions tous envie de développer quelque chose en commun. L’un venait de se séparer. Se retrouver seul ne lui plaisait pas. Un autre n’avait jamais vraiment fait l’expérience de la colocation. Avant d’emménager avec sa copine, il voulait passer par cette étape de partage. On avait tous la volonté de créer quelque chose ensemble.”
Côté organisation, “on ne s’est pas fixé d’objectif. C’est au jour le jour, donc c’est plutôt chouette. Si l’un organise une fête dans l’appartement, les autres sont les bienvenus. J’ai un colocataire qui m’embarque souvent avec son groupe de copains. Pour moi qui suis nouvelle à Rome c’est un vrai plus car ce n’est pas toujours facile de s’intégrer” explique Anne-Sophie. “Et quand au contraire, on a besoin de solitude, d’être tranquille, on a chacun sa chambre” ajoute Livio.
Des points négatifs tout de même ?
“Par rapport à ma colocation précédente, reconnait Anne-Sophie, j’ai clairement perdu en tranquillité. Mais c’est aussi parce que l’appartement est mal isolé. Il y a beaucoup de bruit par rapport à l’endroit où j’étais avant. Mais j’ai gagné d’un point de vue social. Je partage énormément de choses avec mes colocataires. On ne se voit pas tout le temps, chacun a sa vie, mais très souvent, on se retrouve pour les repas, le café… “
“ Il arrive qu’on ne puisse pas choisir les personnes avec lesquelles on vit », raconte Livio. « C’est le propriétaire qui choisit. On risque de se retrouver avec des personnes avec lesquelles le courant ne passe pas parce que vous avez différents styles de vie. Ou humainement, vous ne vous entendez pas. Mais heureusement je ne me suis jamais retrouvé dans cette situation.”
“Si on revient de soirée un peu tard et un peu éméché, admet Rosario, on sait qu’il faut faire attention. Si après le dîner, on a la flemme de faire la vaisselle… hé bien on sait qu’il faut la faire tout de même. Mais ce n’est rien comparé aux points positifs.”
Difficile de trouver une co-location à Rome ?
Pas du tout explique Rosario : “ c’est très facile à trouver. Aujourd’hui, il y a énormément d’appartements qui sont partagés. Pour une question économique notamment”.
Ainsi, Anne- Sophie a pu rester dans le quartier qu’elle souhaitait : “l’Esquilino est très bien desservi, il y a beaucoup de transports. Après il y a beaucoup d’offres et il faut trouver la bonne. Ce n’est pas toujours évident de trouver le bon équilibre entre l’aspect financier, l’emplacement, la disposition de l’appartement et les personnes. C’est un pari et on ne gagne pas toujours. »
Mais, contrairement au marché parisien, où il faut avoir un dossier solide, des garants, un CDI, à Rome les propriétaires veulent juste être sûrs que l’on peut payer. C’est plus flexible. Si l’on connait déjà les gens ou même sur sa bonne foi, on peut convaincre les propriétaires. Et puis on peut aussi négocier le loyer. On peut visiter l’appartement et dire “je le prends mais pour 200 euros de moins”. En France, on ne voit jamais ça.”
Pour une Parisienne, vivre en co-location à Rome avec des Italiens, c’est facile ?
“Aucun de mes colocataires n’a le profil de l’Italien qui reste chez ses parents jusqu’à 40 ans” raconte Anne-Sophie. “L’un a quitté ses parents à 18 ans, un autre après ses études, un autre pour chercher du travail. Ils sont venus à Rome pour raisons de cœur ou pour raisons professionnelles. Et, par la force des choses, ils ont dû se trouver une maison.”
“Romina est celle qui voit le plus sa famille. Elle retourne un week-end sur deux à Cesena à côté de Forli, dans le nord. Au final, les deux garçons voient encore moins leurs parents que moi qui retourne tous les 2 mois en France. En revanche, à chaque fois qu’ils vont les voir, ils emmènent du linge sale à laver. Nous avons un lave-linge qui marche très bien. Mais ils m’ont expliqué que cela fait plaisir à leur mère de laver leur linge. Et quand ils reviennent, ils rapportent toujours de la nourriture : des plats préparés, de la sauce tomate. C’est peut-être le côté le plus cliché : rapporter de la nourriture de chez soi. Romina, dont les parents font du saucisson, des châtaignes au rhum, rapporte régulièrement des produits de chez elle.”
“De mon côté aussi, je leur fais découvrir des choses. L’un de mes colocataires a fait un an d’Erasmus en France. Parfois on parle français pour qu’il n’oublie pas totalement la langue. On a la chance d’être bien tombé, on s’entend bien. C’était un énorme pari car on ne se connaissait pas en emménageant ensemble”.
”Pour moi, conclut Anne Sophie, j’ai trouvé ma maison, je me suis posée. Tous les problèmes de boulot et autres m’apparaissent moins graves car je sais que j’ai ça !”
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Crédit photo : Anne-Sophie