Co-living de Barcelone à Bali : l’histoire de Gui Perdrix

Témoignages
Le co-living de Barcelone à Bali

Le co-living mène à tout, même à changer de vie ! C’est ce qui est arrivé à Gui Perdrix. Jeune entrepreneur, il est passé du monde des start-up au co-living, presque par hasard, en créant un co-living à Barcelone. Au départ, il voulait seulement résoudre un problème : “je ne savais pas où vivre, mais je savais que je ne voulais pas vivre seul !”

 

Changer de vie par et grâce au co-living

COOLOC : Comment avez-vous commencé à vous intéresser au co-living ?

Gui Perdrix : Je travaillais dans le secteur des startups et de la technologie. Ma vie tournait exclusivement autour du travail – et j’ai fini par faire un burn-out. J’ai réalisé que c’était le moment de tourner la page. J’ai quitté mon travail, vendu mes affaires. Je suis devenu minimaliste et nomade. Et j’ai décidé de prendre du temps pour savoir qui j’étais et ce que je voulais faire.

J’ai décidé de participer à la conférence Mindvalley University à Barcelone qui rassemble plus de 500 participants du monde entier. Impossible de trouver un endroit abordable où loger. Mon meilleur ami Renat, qui assistait aussi à l’événement, a proposé de louer un grand espace. L’idée était de le sous-louer à d’autres participants.

10 jours avant le début de l’événement, nous avons publié un message sur Facebook pour savoir qui cherchait toujours un logement. Nous avons reçu plus de 30 réponses désespérées. Nous avons loué un grand appartement où 15 personnes nous ont rejoint.  

Nous avons donc créé notre premier espace de co-living plus ou moins par accident. Nous l’avons baptisée la Lifestyle Engineering House. Nous y avons organisé des ateliers, des soirées pyjama, des jam sessions (soirées d’impro musicales), des dîners de famille et fait parmi les plus belles rencontres de notre vie.

 

Quand le co-living devient savoir faire

COOLOC : Comment le co-living a-t-il pris une place si importante dans votre vie ?

Gui Perdrix : Après Barcelone, chacun est reparti de son côté. Moi, je continuais mon tour d’Europe. Je voulais me consacrer à la création de mon agence de marketing. Mais nous avons réitéré l’expérience avec Renat, notamment en Estonie, lors de la Mindvalley University de 2018.

Ne sachant pas où aller ensuite, nous sommes retournés à Barcelone. Nous avons convaincu 8 personnes d’emménager avec nous dans le même espace que l’année précédente. C’était la troisième Lifestyle Engineering House.

Le co-living à Barcelone a duré trois mois. Nous avons commencé à professionnaliser l’expérience: nous avons créé un chatbot pour la sélection des résidents, organisé des réunions hebdomadaires, créé un budget collaboratif…

Je croyais toujours que le co-living était un projet parallèle. Mais j’ai changé d’idée à la fin de la seconde expérience de Barcelone, en novembre 2018. J’ai pris conscience que le co-living peut transformer les gens. Et j’ai décidé de changer de vie et de m’y consacrer entièrement.

 

COOLOC : Vous avez ensuite lancé un coliving à Bali.

Gui Perdrix : Après Barcelone,  j’ai décidé de créer mon propre espace de co-living à Bali. Sous le nom d’Evolve Coliving, j’ai animé un espace centré sur le développement personnel, animé des ateliers allant du “breathwork” (travail sur la respiration) au coaching avec une communauté locale et étrangère composée de personnes partageant les mêmes valeurs.

 

Devenir opérateur de co-living à partir de rien, c’est possible

COOLOC : Partant de rien, avec un budget limité, comment avez-vous trouvé les espaces de co-living ?

Gui Perdrix : La première fois, le co-living à Barcelone, nous avons utilisé un assistant virtuel, Appwork qui a appelé toutes les agences immobilières à Barcelone, avec les critères que nous avions donné (espace, nombre de chambres…). Nous avons obtenu un listing de 20 appartements. Nous avons aussi appliqué quelques astuces. Par exemple, si l’appartement était en vente, nous proposions de le louer. Parfois cela arrange le propriétaire de louer en attendant la vente. Et c’est ainsi que nous avons trouvé l’appartement sur le Passeig de Gracia. Le loyer était de 10 000 euros pour 300 m2.

A Bali, en revanche, tout se fait par relation. Nous avions 5 jours pour trouver un espace. Nous avons utilisé nos réseaux, cherché par agences immobilières et posté un message sur Facebook. Et c’est finalement par une réponse à notre post Facebook que nous avons trouvé la maison.

 

Des résidents choisis

COOLOC : Comment sélectionnez-vous les participants du co-living ?

Gui Perdrix : Pour le co-living à Barcelone, la sélection s’est d’abord faite financièrement. Ensuite, nous avons choisi selon la diversité des profils. Lors de la deuxième édition, nous avions établi trois critères :

  • être créatif, ou entrepreneurial,
  • avoir envie de donner aux autres,
  • savoir bien communiquer. Il y a des gens qui sont bien intentionnés, mais qui ont des difficultés à communiquer en groupe.

C’est le premier critère qui s’est révélé le plus important. On voulait vivre avec des gens qui fassent des choses avec du sens.

A Bali, certains venaient juste pour 3 semaines de vacances, se déconnecter et profiter. Mais nous avons aussi eu pas mal de résidents qui étaient en phase de transition. Plus ou moins en crise, ils avaient quitté leur travail, voulaient repartir de zéro et se connaître eux-mêmes. Et ils finissaient par rester 3 mois.

 

Des co-living uniques à Barcelone et à Bali

COOLOC: Qu’est-ce que vos espaces de co-living  proposaient de différent par rapport aux autres co-living existants ?

Gui Perdrix : A Barcelone, en 2017, nous avions ouvert l’espace à des participants à l’événement. L’une d’elles, par exemple, a organisé une séance de “shadow coaching”, du coaching sur les ombres. Elle nous a ramené 70 personnes. C’était génial.

Lors de la seconde édition en 2018, mon rôle, comme hôte, a été justement de faciliter l’organisation d’évènements dans l’espace, notamment sur la communication et le marketing.

A Bali, nous avions un espace événementiel qui accueillait 4 à 5 événements par semaine, totalement gratuits. Des coachs venaient donner un cours, obtenaient de la visibilité. Ils attiraient des visiteurs extérieurs. Et le coliving fonctionnait grâce aux loyers payés par les résidents.

 

Informer sur les bonnes pratiques du co-living

COOLOC : Vous avez récemment lancé Co-living Diaries, une plateforme d’information autour du co-living. Pourquoi ?

Gui Perdrix : J’ai réalisé que le co-living était encore un phénomène nouveau. Et qu’il y a encore peu de partage d’informations sur les bonnes pratiques. Par exemple, comment créer une communauté de co-living ? C’est pourquoi j’ai lancé Co-living Diaries.

En parallèle, je rencontre des opérateurs du co-living. Et je prépare un livre sur les meilleures pratiques du co-living, aux Etats-Unis et en Europe. Enfin, je suis aussi en train de mettre en place le premier sondage pour évaluer l’impact du co-living auprès des résidents. Ce sont les premiers concernés, mais on ne les entend pas beaucoup.

 

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Crédit photo : Gui Perdrix