Colocation senior : une alternative à l’EHPAD ?

Non classé

Le nombre de colocations de seniors aurait augmenté de 30% dans les grandes villes depuis 2019. 

Chez COOLOC, plus de 12 000 membres ont plus de 60 ans. 

Des données qui attestent de l’enthousiasme en faveur d’une cohabitation gagnante-gagnante, aussi bien pour la personne âgée que pour son – ou ses – colocataire(s).

On vous en dit plus. 

 

5 avantages de la colocation pour senior


1. Lutter contre l’isolement des personnes âgées

C’est un motif de crainte, mais aussi un besoin humain : le lien. Une étude de Harvard montre que vivre entouré permet de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Les octogénaires les plus heureux et les plus en forme, physiquement et mentalement, sont aussi ceux qui ont été et sont les plus connectés socialement à leur famille, leurs amis, leur communauté.

 

2. Limiter les risques de l’isolement des personnes âgées

La colocation pour seniors limite les risques de la vie quotidienne.

Personne n’est à l’abri d’une chute ou d’un accident. Et les seniors sont particulièrement concernés. Le fait d’avoir une présence à la maison  —  comme c’est souvent le cas en colocation  —  est sécurisant en cas de besoin ou d’intervention rapide. C’est aussi rassurant pour les familles de savoir que les seniors ne font pas face seuls aux aléas de tous les jours. Vivre à plusieurs permet d’alléger les charges du quotidien : sortir les poubelles, préparer les repas et faire les courses, s’occuper des tâches ménagères …

Enfin, les personnes âgées sont souvent victimes de cambriolage. Vivre à plusieurs rassure tout le monde … et décourage les voleurs !

 

3. Des colocations voulues et créées par les seniors eux-mêmes

Très répandues en Europe du Nord, les colocations dédiées aux personnes âgées, les habitats partagés et autres béguinages se multiplient aujourd’hui dans toute la France. Certains projets sont même initiés par les seniors eux-mêmes. Il s’agit en particulier des seniors qui ne se retrouvent pas forcément dans les résidences pour personnes âgées, trop standardisées à leur goût.

« Avec deux couples d’amis, à l’approche de la retraite et nos enfants étant installés dans la vie, nous avons envie de vieillir ensemble, profiter de ce que nous sommes encore en pleine forme pour créer un habitat collectif où nous pourrons partager des moments mais aussi des moyens et des charges », explique Philippe Jacquier, galeriste à Montreuil.

D’autres se retrouvent seuls dans un logement trop vaste pour eux. Ils peuvent avoir alors recours à la colocation intergénérationnelle en accueillant un étudiant ou un jeune actif chez eux. Cela rompt la solitude aussi bien de la personne âgée que de l’étudiant, parfois nouveau venu dans une ville inconnue.

Les bénéfices des colocations seniors, comme des colocations intergénérationnelles, ne sont plus à prouver. C’est le moyen d’économiser sur les charges et les loyers en partageant le coût de la vie. A une époque où la population vieillit, vivre une vieillesse sereine et heureuse est finalement une action d’avenir.

 

4. Une source d’économie

C’est le nerf de la guerre. Beaucoup de colocataires – de tous âges – choisissent de vivre ensemble pour des raisons économiques. Les seniors n’échappent pas à la règle. Ceux qui disposent d’un grand logement peuvent ainsi améliorer leurs revenus et diviser leurs charges. Ceux qui vivent dans un petit logement peu commode accèdent, avec la colocation, à plus d’espace … en plus d’une vie sociale renforcée. En vivant dans un logement en mauvais état, on n’ose rarement inviter des gens chez soi. Et progressivement, les liens se distendent. La colocation permet de remédier au problème.

Ce n’est donc pas un hasard si les colocations de seniors se multiplient en France et en Europe. Et, en la matière, tout est possible.

 

5. Partager une vie de famille 

Un autre type de cohabitation avec les anciens est en train de voir le jour. Le projet de Florence et Pierre-Alexandre avec leurs deux enfants de 11 et 8 ans est d’accueillir dans leur grande maison de Sailly-lez-Lannoy, une commune du nord de la France, six seniors résidents. L’objectif : prévenir le vieillissement et leur permettre de maintenir leur autonomie dans le temps. Un projet innovant ? Pas tant que cela. Auparavant, les générations vivaient ensemble. Aujourd’hui, l’éloignement des familles, la configuration des appartements favorise l’isolement des anciens.

Florence Rouvillain, à l’origine du projet s’est lancée suite à un constat simple : l’un des premiers facteurs de la perte d’autonomie est l’isolement social. Elle s’est donc formée à la prévention du vieillissement et la perte d’autonomie : « Le fait de vivre seul fait perdre le rythme de vie, et même l’envie. Le vieillissement ne doit pas être vécu comme une fatalité, mais il doit s’entretenir ».

Elle se propose donc de partager sa vie de famille avec les résidents. Quelques services sont proposés : démarches administratives, conduite, ménage… Les colocataires doivent cependant être autonomes — la structure n’est pas médicalisée — et surtout, insiste Florence, ils doivent « avoir envie de partager un quotidien dans une petite collectivité. »

 

Une colocation seulement pour les seniors autonomes ? 

Ce n’est pas une nouveauté. Le nombre de personnes âgées s’accroît note l’Insee dans son tableau de l’économie française. Et notamment le nombre de personnes âgées dépendantes. Par conséquent, le nombre de places en EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ne cesse d’augmenter (+ 2,7 % par an depuis 2016). Fin 2016, l’INSEE dénombrait 605 000 places d’accueil en EHPAD contre 7 900 en EHPA (Établissement d’hébergement pour personnes âgées). Progressivement, les EHPA et les unités de soins de longue durée (USLD) se transforment en EHPAD.

Trop autonomes pour l’EHPAD, mais trop fragiles pour rester seules, une partie des personnes âgées doit donc trouver un mode d’hébergement sûr et accessible. Pourquoi pas la colocation ou l’habitat partagé ?

 

Des colocations pour seniors en perte d’autonomie

L’avancée en âge pouvant rimer avec dépendance, certaines colocations sont pensées spécifiquement pour les personnes âgées en perte d’autonomie. En Ardèche, à proximité d’Aubenas, la Ravigote accueille des personnes âgées et dépendantes et des handicapés. Le nom de la maison est déjà tout un programme. Ravigoter signifie en effet redonner de la vigueur, de la force. A l’origine de ce projet, Françoise, Olivier et Christiane, professionnels du domaine médico-social, ont d’abord cherché à recréer un contact humain avec les colocataires, des personnes âgées ou handicapées.

Olivier, ancien éducateur et responsable de centre social regrettait l’évolution de son métier. Depuis vingt ou trente ans, « on a plus que 20 % de temps de travail avec le public, tout le reste, c’est remplir des papiers. » Pour Christiane, aide-soignante, le rythme imposé par l’institution  —  incompatible avec les besoins des personnes aidées – lui a donné envie d’exercer son métier autrement. Ils ont donc opté pour une solution radicale : accueillir chez eux ces locataires en perte d’autonomie pour partager le quotidien et créer le meilleur environnement possible afin de les remettre sur pied. Pour Christiane, l’une des aides-soignantes qui vient chaque semaine donner des soins est enthousiaste, c’est devenu une aventure humaine avant d’être un travail. « On a rencontré des gens formidables, c’est un échange permanent. »

 


L’alternative : louer une chambre contre services 

Difficile de quitter son logement, si vous y avez vécu une partie de votre vie, que les souvenirs s’y attachent … et surtout que vous vous y sentez bien. Pourquoi ne pas choisir de rester chez vous tout en ayant une présence à domicile ? C’est le principe de la chambre contre services.

Si vous louez une chambre chez vous, vous pouvez proposer, au lieu du paiement d’un loyer, un nombre – défini –  d’heures de services ou de tâches par semaine en fonction de vos besoins.

Que vous optiez pour un contrat de travail ou un bail, vous avez la liberté de choisir la forme qui convient le mieux pour régir cet échange mutuellement bénéfique.

Quoi qu’il en soit, à une époque où la crise affecte même le paiement des loyers et où la solitude devient de plus en plus oppressante, ouvrir son logement peut contribuer non seulement à atténuer la crise du logement, mais aussi à apporter un peu plus de sérénité et de convivialité à cette période anxiogène.

 


Quel type de colocation pour seniors choisir ? 

La colocation intergénérationnelle : Succès assuré surtout si vous habitez à proximité d’un pôle universitaire ou dans une zone tendue en matière de logements. Le principe est simple : en échange d’un loyer modéré et de quelques services à déterminer avec votre jeune colocataire (présence certains soir par semaine, nombre de repas pris ensemble…), vous mettez à disposition une chambre et l’accès à la salle de bain et à la cuisine. Ne craignez pas les mauvaises surprises. Depuis que la loi ELAN a été adoptée en 2018, la colocation intergénérationnelle fait l’objet d’un contrat précis entre les parties : la charte intergénérationnelle.

Se mettre en coloc avec un parent seul : votre logement vous semble vide, pourquoi ne pas envisager une colocation avec une famille monoparentale. La présence d’enfants anime le quotidien. Et pendant que votre colocataire vous aide dans des tâches un peu pénibles, pourquoi ne pas proposer un peu de baby-sitting en dépannage ?

Metatitle : La Colocation pour senior pour remplacer la maison de retraite ?
Metadonnée : L’isolement est un fléau de notre société. Avec le manque de places en Ehpad, la colocation senior serait-elle une solution sérieuse ?