Les start-up de logements collectifs prennent leur envol
Lorsque les jeunes adultes quittent le nid parental, ils suivent souvent un schéma prévisible. D’abord, l’emménagement avec des colocataires. Ensuite, le passage à un appartement seul ou en couple. Après ça, l’achat d’une maison familiale. Une tondeuse à gazon pourrait être la prochaine étape.
En ce qui concerne l’industrie de la construction, on aurait de bonnes raisons de présumer que ces normes se maintiennent. Environ 2/3 des nouvelles maisons construites aux États-Unis cette année sont des habitations familiales, avec des jardins et des parkings.
Néanmoins, dans l’industrie des start-up, les hypothèses sur l’évolution de la demande de logement semblent un peu différentes.
La co-location est en hausse, de même pour les options de location temporaires qui se font plus nombreuses, avec un service plus qualitatif ainsi que la location de plus petits espaces dans des emplacements urbains prisés.
Logement partagé et capital risque
L’analyse de Crunchbase News portant sur les start-up de l’immobilier résidentiel a mis en lumière une série d’entreprises axées sur le logement partagé et temporaire qui ont obtenu des fonds au cours de la dernière année.
Ce phénomène n’est pas spécifique aux États-Unis. Les start-up dont le focus se situe sur les colocations, ou les logements temporaires se font financer à travers le monde. De la Chine à l’Europe en passant par l’Asie du Sud-Est.
Pour cet article, cependant, nous allons nous concentrer sur les start-up américaines.
Dans le tableau ci-dessous, nous en présentons plusieurs qui ont récemment levé des fonds.
Startup | Siège | Fonds levés | Modèle |
---|---|---|---|
Common | New York | $60M | Exploite un réseau de maisons de colocation dans plusieurs villes. |
Starcity | San Francisco | $20M | Propose des chambres dans des appartements meublés partagés; offre des sorties organisées, nettoyage et autres services. |
Roomi | New York | $17M | Vérifie et met en relation des co-locataire |
Ollie | New York | $15M | Co-living dans des studios et des suites partagées avec des services se rapprochant de l’hotellerie, ainsi que des évènements de groupe |
HubHaus | Los Altos, Calif. | $11M | Propose des chambres en location dans des maisons partagées, avec un ciblage sur les professionnels. |
HomeShare | San Francisco | $6M | Colocation dans des gratte-ciels du centre-ville, avec des chambres standard et cloisonnées. |
Flip | New York | $3M | Marché (Marketplace) pour les sous-locations et les logements à court terme. |
Bedly | New York | $3M | Appartements meublés et prêts à vivre, ainsi que des appartements partagés pour des locations de courte durée. |
Roam | New York | $3M | Exploite un réseau international d'espaces de cohabitation. |
Vous remarquez des points communs?
En effet, les start-up répertoriées sont toutes basées à New York ou aux alentours de la baie de San Francisco, deux métropoles avec des logements rares et chers.
Alors que ces deux zones métropolitaines offrent l’essentiel des espaces de vie des start-up, les entreprises opèrent également dans d’autres villes, notamment à Los Angeles, Seattle et Pittsburgh.
Des palissades blanches aux grattes-ciels cloisonnés
Les premiers promoteurs des maisons de banlieues américaines des années 1950 et 1960 ne se contentaient pas de vendre des maisons. Ils vendaient la vision du rêve américain, avec des pelouses d’un quart d’hectare, des lave-vaisselle et des garages spacieux.
De la même manière, les start-up de logements partagés d’aujourd’hui vendent une autre vision. Il ne s’agit pas seulement de louer une chambre; c’est également faire partie d’une communauté, se faire des amis et explorer une nouvelle ville.
L’un des slogans de HubHaus est «Loue une chambre et trouve ta tribu ».
Fondée il y a moins de trois ans, la société gère maintenant pas loin de 80 maisons à Los Angeles et dans la baie de San Francisco.
Starcity, dans son pitch, se présente comme un antidote à la solitude.
«L’isolement social est une épidémie croissante – nous solutionnons ce problème en rassemblant des gens en créant des liens significatifs», déclare la page d’accueil de l’entreprise.
L’entreprise positionne également son modèle comme une solution partielle aux pénuries de logements car elle favorise la vie à haute densité démographique.
Elle prétend augmenter par 3 le nombre moyen de personnes par appartement.
Coûts et bénéfices
Les start-up de logements collectifs opèrent généralement sur le marché américain où les logements sont les plus chers. Il est donc difficile de catégoriser leurs offres comme étant bon marché.
Cela dit, le coût est généralement inférieur à un appartement privé.
La plupart du temps, l’objectif est de proposer un logement abordable aux professionnels qui acceptent un espace de vie privé plus petit en échange d’un emplacement de choix, d’un emménagement facile et d’un réseau social prêt à l’emploi.
Chez Starcity, les résidents paient 2 000$ à 2 300$ par mois, toutes charges comprises, selon la durée de leur séjour.
Chez HomeShare, qui convertit les appartements de luxe de deux pièces en trois pièces avec des cloisons, les loyers mensuels débutent à environ 1 000$ et plus pour les espaces plus grands.
Les start-up de logements partagés et temporaires prétendent également permettre de faire des économies grâce à des baux à durée déterminée, généralement avec des séjours d’un à trois mois. De plus, ils sont généralement meublés, Wi-Fi intégré ou charges comprises.
Regarder vers l’avant
Bien qu’il soit trop tôt pour choisir les gagnants dans la dernière génération de start-up de logements partagés et temporaires, il n’est pas exagéré d’imaginer que ce vaste marché pourrait éventuellement attirer des investissements et des valorisations beaucoup plus importantes.
Après tout, Airbnb a atteint une valeur de marché privée de 30 milliards de dollars pour son marché des vacances et des locations à court terme. Et les pénuries de logements dans les grandes villes indiquent qu’il y a beaucoup de demande pour des options de type non-Airbnb.
Bien que nous nous concentrons ici sur les start-up axées sur le résidentiel, il est également intéressant de noter que la tendance vers des modèles temporaires, flexibles et comportant un haut niveau de service a déjà gagné beaucoup de terrain pour les espaces commerciaux. Les start-up fortement financées dans ce créneau incluent Industrious, un fournisseur d’espaces de bureau haut de gamme flexibles, Knotel, un fournisseur de postes de travail personnalisés, et Breather, qui fournit des salles de réunion et de travail sur demande.
Collectivement, ces trois sociétés ont recueilli environ 300 millions de dollars à ce jour. À première vue, il semble que les logements partagés augmentent graduellement.
Article de Crunbasebase News, Shared Housing Startups Are Taking Off .
Traduction de Caroline Gaubert-Amy
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Crédit photo : DR