Ménage et lessive zéro déchet ? C’est possible !
Le ménage et la lessive zéro déchet, une utopie ? Les détergents n’ont pas une excellente réputation. Sans compter que faire le ménage ou la lessive est rarement une partie de plaisir !
Pas de panique ! Les produits propres, zéro déchet et sans risques pour la santé sont de plus en plus nombreux. Et leurs concepteurs font tout pour vous simplifier la vie. C’est le cas de Spring : des produits éco-friendly et un service innovant… Rencontre avec la co-fondatrice de Spring, Laure Favre.
Une offre moins en phase avec les demandes des consommateurs
COOLOC : Comment est né Spring ?
Laure Favre : J’ai 20 ans d’expérience dans la détergence, notamment en marketing. J’ai réalisé de nombreux focus groups pour interroger les consommateurs sur leurs attentes. Or il existe un énorme écart entre les envies des consommateurs et ce que les marques proposent.
La commercialisation des produits d’entretien est hyper concurrentielle. Les rayons ménage des grandes surfaces ont des centaines de références. Il faut donc être hyper visible pour attirer l’attention du consommateur… car ce dernier n’y passe que 10 secondes en moyenne. On va donc lui promettre monts et merveilles dans des packs en plastique aux couleurs flashy.
Les consommateurs, eux, n’en demandent pas tant. Ils veulent seulement une lessive qui lave très bien le linge. Ils veulent aussi avoir une consommation plus engagée. Responsables de leur santé, ils se sentent aussi responsables de leur environnement. Le plastique à usage unique est interdit. Mais dans les rayons des supermarchés, vous ne voyez que cela : des bouteilles, des bidons en plastique que vous jetterez une fois leur contenu utilisé.
Cela ne convient plus aux consommateurs qui veulent consommer de façon plus durable. Ils ne veulent pas non plus devoir racheter indéfiniment des bidons en plastique.
Des produits de lavage les plus concentrés au monde
COOLOC : Quelle est la différence apportée par Spring ?
Lauer Favre : Nous ne faisons aucun compromis. Nos produits sont d’abord des produits efficaces. Nous avons mis plus d’un an à mettre au point notre formule de lessive. C’est une formule hyper concentrée, 2 fois plus concentrée qu’une capsule classique et 4 fois plus concentrée qu’une lessive liquide.
Nous travaillons au niveau de performance des plus grandes marques pour avoir des produits avant tout efficaces. Puis nous les retravaillons pour qu’ils soient plus vertueux. Nous n’avons pas encore l’écolabel car les temps d’instruction des dossiers sont très longs. Mais notre lessive respecte le cahier des charges écolabel. Nous avons prêté une attention particulière aux matières premières pour qu’elles soient plus vertueuses pour la santé. Il n’y a ni perturbateurs endocriniens, ni allergènes, ni aucun produit nocif.
L’environnement n’est pas oublié : elles sont efficaces à basse température. Les matières premières sont bio-dégradables et moins énergivores au moment de l’extraction. Le cycle de vie du produit est pensé pour être vertueux.
Nous avons choisi le principe de la capsule car elle ne contient pas d’eau. La lessive liquide en contient jusqu’à 70%. D’une manière générale, quand vous achetez un produit d’entretien, vous avez 60 à 90% d’eau. L’eau est nécessaire pour mettre en œuvre les principes actifs et éviter que le produit ne laisse des traces. Mais pourquoi vous vendre de l’eau alors que vous en avez chez vous ?
Des bouteilles réutilisables à l’infini = zéro déchet
Laure Favre : Nos sprays nettoyants suivent le même principe. Dans un spray, il y a 90% d’eau. Et dans les faits, il s’agit d’une bouteille en plastique qu’on jette une fois terminée. Or 74% du plastique en France n’est pas recyclé. Nous faisons notre devoir en jetant le plastique dans la poubelle jaune. Mais, pour de nombreuses raisons, le plastique n’est pas recyclé. Soit il n’y pas de zone de collecte là où vous êtes, soit il y a un perturbateur de tri – par exemple une bouteille en plastique avec une étiquette en papier… Les organismes de collecte font un travail énorme. Mais aujourd’hui une grosse partie du plastique n’est pas trié. La dynamique est hyper positive, mais il reste encore du travail à faire.
Notre solution : le spray dans une bouteille en plastique … réutilisable à l’infini ! Nous vous fournissons dans un premier envoi, une bouteille et des pastilles effervescentes (multi-surfaces, salle de bain et vitres). Il vous suffit de remplir la bouteille d’eau, d’ajouter l’une de nos pastilles effervescentes de 4 g. Elles sont composées à 95% d’ingrédients d’origine naturelle. Et vous obtenez votre spray zéro déchet.
COOLOC : Pourquoi avoir choisi un spray dans une bouteille en plastique ?
Laure Favre : Nous avons hésité avec le verre. Mais à l’usage, nous nous sommes rendus compte qu’en production, le plastique est moins énergivore que le verre. Le verre est plus lourd à manipuler. Or notre mission, chez Spring, c’est de vous simplifier la vie en faisant le ménage… Donc de vous proposer une bouteille légère.
Le plastique peut se conserver à vie. Notre flacon est léger, donc maniable pour faire le ménage. Et comme il est léger, il consomme moins d’énergie au transport
Pour une lessive et un ménage clean et sans déchet… jusqu’au bout
Laure Favre : Nos capsules de lessives sont 2 fois plus petites qu’une capsule normale. Plus on fait petit, plus les produits sont faciles à transporter. Nous avons donc moins de camions sur les routes. Elles rentrent dans des boîtes de 2 cm d’épaisseur. Que vous choisissiez le format de 20 capsules ou de 40, le principe reste le même : nous vous les envoyons par la Poste. En résumé, nous avons la lessive la plus concentrée du monde. Et c’est la première lessive liquide à être vendue dans une boîte en carton et garantie zéro déchet.
Des détergents … qui s’adaptent à vos besoins
COOLOC : Votre offre ne s’arrête pas seulement à vos produits ?
Laure Favre : Cette petite boîte envoyée par la Poste, c’est sans contrainte pour le consommateur. Nous proposons un système de livraison programmée par abonnement. Selon vos besoins, nous prévoyons de vous envoyer un pack de 20 ou de 42 capsules, à la fréquence qui vous convient.
Deux jours avant l’expédition, nous vous prévenons. Vous pouvez ainsi changer la date si vous avez encore du stock, changer l’adresse d’envoi, ou essayer d’autres parfums… Si vous êtes en co-location ou en co-living, vous pouvez vous partager les frais des produits d’entretien et choisir ce qui vous convient en fonction du nombre de colocataires. Quelques jours plus tard, vous recevez votre boîte chez vous, avec votre courrier.
C’est sans engagement. Notre offre doit vous simplifier la vie, vous enlever de la charge mentale… notamment celle de racheter de la lessive ou des produits ménagers au supermarché.
Une tendance de fond ?
COOLOC : Arriver à produire des produits bio, clean et accessibles, c’est donc possible. Mais pourquoi n’y-a-t-il pas plus d’acteurs sur le marché ?
Laure Favre : C’est possible mais c’est compliqué, car nous n’avons pas choisi le modèle classique pour nos produits. En clair, nous avons mis au point la lessive liquide la plus concentrée au monde que nous vendons dans des boîtes en carton, distribuées sur internet.
Créer notre packaging a été compliqué. Nous avons fait plus de 100 prototypes. C’est normal : la lessive en capsule est soumise à une réglementation pour protéger les enfants. Il faut la présenter dans une boîte qu’un enfant ne pourra pas ouvrir. Le problème avec le carton, c’est que c’est souple et ça se détend. Il a fallu inventer un système d’ouverture avec un expert en packaging. Nous avons travaillé 9 mois sur la boîte de capsules.
Et nous avions besoin d’un réseau de partenaires solides et convaincus. Il fallait prouver que vendre de la lessive sur Instagram était viable. Avec 20 ans d’expérience dans la détergence, je peux compter sur des partenaires industriels qui ont cru dans le projet. De plus, avec les co-fondateurs de Spring, Ben et Philippe, nous formons une équipe solide.
C’est nécessaire. Nous avons travaillé de longs mois pour mettre au point une lessive. Et cela ne rapportait rien au laboratoire. Nous avons mis au point un modèle qui n’existait pas, donc il a fallu investir du temps, de l’argent, de l’énergie !
Tout le monde est concerné
COOLOC : Qui sont vos clients ?
Laure Favre : A mon grand regret, il s’agit encore de clientes la plupart du temps. Nos abonnés sur Instagram sont principalement des femmes. Mais dès le premier mois de commercialisation, nous avions des clients dans tous les départements de France.
Nous trouvons des échos auprès de différentes cibles : bien sûr, les utilisateurs sensibles à la question du respect de la santé et de l’environnement. Mais aussi la mère de famille débordée qui a besoin de lessive et qui a ainsi une chose en moins à mettre sur sa liste de course. Sans oublier, le citadin qui vit dans un logement petit et qui est bien content d’avoir juste une petite boîte à ranger pour faire sa lessive, plutôt qu’un gros bidon encombrant. C’est aussi le cas de la personne âgée qui n’a plus besoin de porter son bidon en revenant du supermarché.
Zéro compromis … et zéro déchet
COOLOC : Que veulent les consommateurs aujourd’hui ?
Laure Favre : En 2008, j’ai eu l’occasion de lancer un marque écolo. A l’époque, les consommateurs étaient prêts à transiger sur l’efficacité pour respecter l’environnement. En 2015, lors du repositionnement de la marque, c’est la santé qui était devenue la priorité des consommateurs.
Aujourd’hui, ils font zéro compromis… et ils nous le font clairement comprendre. Le consommateur estime qu’il doit pouvoir utiliser un produit efficace, bon pour sa santé, qui ne nuit pas à l’environnement. Par exemple, si la formule est efficace à froid, elle consomme moins d’énergie. Ils veulent améliorer leur bilan carbone et limiter leur consommation de plastique. Ce sont des changements fondamentaux.
Et c’est notre promesse : dans un pack simple et joli, nous leur promettons d’être clean, efficace et zéro déchet. Pas plus !
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Crédit photo : Spring