La Mutinerie ou l’art du coworking au vert
Le coworking, la Mutinerie connait bien. Ça a même été l’un des tous premiers espaces de coworking à ouvrir ses portes à Paris en 2012. Dès le départ, l’espace accueille free-lance, télétravailleurs et entrepreneurs qui y trouvent non seulement un lieu pour travailler en toute sérénité, mais aussi un espace de rencontres, d’échanges, renforcé par la mise en place de formations. L’été, la Mutinerie Village accueille les free-lance pour travailler au vert dans le Perche. 45 hectares de bois et de verdure, un makerspace, et cela à 1h30 de Paris.
Depuis juin 2018, l’espace parisien a fermé ses portes. Et la Mutinerie Village est en train de faire émerger une nouvelle façon de travailler : “free-lance des villes et free-lance des champs” résume Clémence qui coordonne les différentes activités de la Mutinerie.
Le coworking au vert
COOLOC : Qu’est-ce que la Mutinerie Village ?
Clémence : La Mutinerie Village est un ancien corps de ferme récupéré par les cofondateurs et complètement rénové. Il répond à une problématique : ceux qui vivent dans les grandes villes ont besoin de se mettre au vert pour travailler. Les gens viennent selon les besoins, de quelques jours voire une semaine ou plus pour travailler au calme en pleine nature.
Mais la Mutinerie Village, c’est aussi collaboratif. Les gens qui viennent participent à l’élaboration des repas, à la vie du potager. Les espaces de vie sont communs : il y a un dortoir très confortable de 8 lits et des chambres doubles ou simples.
COOLOC : A qui s’adresse la Mutinerie Village ?
Clémence : Ce sont des free-lance, mais aussi des salariés en télétravail, des équipes d’entreprises qui viennent travailler sur un projet, des groupes de free-lance qui travaillent ensemble et qui ont besoin de faire une sorte de séminaire, de plan d’action ou de brainstorming, des associations… Nous recevons aussi des équipes de 10-12 personnes qui viennent se recentrer, faire du team building, travailler et réfléchir ensemble au vert.
Cela correspond à l’évolution du monde du travail : il y a beaucoup plus de travailleurs indépendants, qui sont aussi plus mobiles. Ils ont des clients dans des lieux variés et n’ont pas besoin d’être présents en permanence. Ils sont plus mobiles et ont une envie croissante de s’épanouir dans le travail et dans leur vie personnelle.
De plus en plus de free-lance à la campagne
COOLOC : Comment est née l’idée de la Mutinerie Village ?
Clémence : La Mutinerie était d’abord un espace de coworking pour travailleurs indépendants, puis nous avons proposé des formations. La Mutinerie Village a ouvert en 2014. Soit bien avant que l’espace parisien ne ferme. Au départ, la Mutinerie Village s’adressait aux Parisiens et à ceux qui travaillent en ville et proposait un petit séjour au vert.
Aujourd’hui, nous sommes un espace de coworking et de coliving qui fait le pont entre la ville et la campagne. Free-lance des villes et free-lance à la campagne, comment faire le lien entre les deux ? Nous avons mis en place l’Ambassade du Perche. C’est un programme d’aide à l’installation sur le territoire que nous avons lancé avec la collectivité pour promouvoir le Perche. La région est facile d’accès et permet de couper avec la ville. On a plusieurs exemples de free-lance qui venaient au coworking à Paris, qui sont venus ici et ont fini par acheter une maison.
Avec l’Ambassade du Perche, nous accueillons des candidats en immersion pour 48h. Nous leur faisons découvrir la région, les acteurs, les entreprises qui sont déjà installées, des entrepreneurs ou des free-lance qui ont passé le cap et vivent ici. Il y a de tout : ceux qui se rendent régulièrement à Paris (soit ils y passent la semaine, soit ils font des aller-retours dans la semaine ou alors n’y vont qu’une fois de temps en temps selon les besoins).
Nous avons déjà organisé deux sessions d’immersion. Parmi les participants de la dernière session, trois personnes envisagent sérieusement de s’installer. Une fille de 26 ans travaille dans la finance et veut changer de vie. Un couple avec deux enfants veut se lancer dans un projet de permaculture. Enfin, un consultant de 60 ans, qui s’occupe en indépendant de la gestion des centres urbains des moyennes villes… Pour des raisons variées, chacun veut une vie plus en lien avec la nature. Nous recevons aussi beaucoup de demandes pour participer aux prochaines sessions.
Espace de travail et d’échanges
COOLOC : Quels sont les profils des résidents ?
Beaucoup viennent seuls, car ils travaillent en indépendants. Ils sont graphistes, développeurs, consultants… Ils viennent pour se concentrer, terminer un dossier, finaliser un plan d’action. L’idée c’est de se couper du quotidien. Des mères de famille par exemple, viennent pour travailler, se concentrer sur un travail sans être happées par les tâches quotidiennes.
Il y a une parité hommes/femmes. Mais il n’y a pas de profil type. Les gens qui viennent chez nous sont âgés de 20 à 60 ans. Ils viennent aussi pour rencontrer d’autres gens, sortir du quotidien. Le but de cet espace, c’est aussi de se rencontrer. En hiver, l’ambiance, c’est plutôt discussions au coin du feu, ce qui est très agréable. Avec les beaux jours, il y a le potager en permaculture et le poulailler. Les résidents sont heureux de mettre les mains dans la terre. Après une grosse session de travail, ils en profitent pour faire une session de jardinage.
Un concept qui a de plus en plus de succès donc. L’équipe de la Mutinerie ne dira pas le contraire : outre les fondateurs, les trois membres qui gèrent la Mutinerie Village ont quitté Paris en 2018 pour venir s’installer à plein temps dans le Perche.
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Crédit photo : La Mutinerie