Lætitia, maman solo : la chambre contre service m’a permis de nouer de très jolies relations
COOLOC : Pourquoi avoir eu recours à la chambre contre service ?
Lætitia : Lorsque mes enfants étaient âgés de 4 ans et demi et deux ans et demi, je me suis retrouvée seule. Et j’avais besoin de quelqu’un qui pendant l’année pouvait aller chercher les enfants à l’école et assurait les débuts de soirée. Je vivais alors dans un grand appartement de trois chambres. Je pouvais mettre une chambre à disposition. La cuisine, la salle de bain et le salon étaient partagés.
Cela a duré 5 ans et c’était une période très sympa, j’ai noué comme cela de très jolies relations avec des gens sur lesquels je savais que je pouvais compter. Mais les trouver n’était pas simple. À l’époque, il n’existait aucun réseau sur internet dédié à l’échange de chambre contre service.
J’avais, de plus, de grosses contraintes : pas d’étudiants qui risquaient d’être en cours à l’heure des sorties d’école ; pas de jeunes actifs soumis à des horaires de bureau. Et l’on sort rarement du bureau à 16h.
Je recherchais des personnes matures, qui idéalement étaient à leur compte. Des personnes qui n’avaient pas de revenus réguliers leur permettant d’assurer un loyer. Ou qui n’avaient pas de caution pour louer un appartement.
Si COOLOC avait existé à l’époque, cela m’aurait fait gagner un temps phénoménal.
J’ai passé des soirées entières à éplucher des sites de location de chambre, de colocation pour trouver des gens dont les horaires étaient compatibles. Puis je fouillais sur internet pour trouver leur adresse mail personnelle. Je les contactais directement pour leur proposer la chambre contre service.
Beaucoup de gens sont réceptifs à ce genre d’échanges, surtout s’ils peuvent travailler de chez eux.
COOLOC : Comment choisissiez-vous les personnes qui allaient habiter chez vous ?
Lætitia : Ce n’était pas facile. Le casting était compliqué : toute la misère du monde a défilé sur mon canapé. Et moi, je cherchais une personne de confiance qui comprenait ma situation. J’étais divorcée, je faisais des job d’hôtesses d’accueil à temps partiel et en parallèle, je cherchais du travail, que j’ai fini par trouver.
Une fois, j’ai exceptionnellement accepté une étudiante de 19 ans. Elle a réussi dès le premier jour à casser un volet roulant dans la chambre. Elle a ensuite failli mettre le feu à la maison en mettant une casserole au micro-ondes. Après cela, j’ai dit stop et j’ai cherché quelqu’un d’autre.
COOLOC : Qui est venu habiter chez vous ?
Lætitia : Les personnes étaient très différentes à chaque fois.
Ania, l’une de mes co-locataires était créatrice de bijoux. Elle les vendait dans des boutiques éphémères ou des pop-up. Elle avait installé une table de tapissier dans la chambre et elle cuisait ses perles de verre dans le four de la cuisine. Bien sûr, quand elle avait des ventes, elle avait moins de temps.
Une autre, Caroline, avait 40 ans. Rescapée d’un cancer du sein, elle avait laissé son mari à Annecy pour se lancer comme comédienne à Paris.
Il y avait aussi Rim, une musulmane pratiquante, qui depuis est devenue hôtesse de l’air. Nous avons eu des conversations passionnantes ensemble.
Une autre, mexicaine avait un parcours très attachant. Mariana était venue à Paris pour retrouver son boyfriend, Bertrand. Et elle voulait travailler à la Tour Eiffel. Aujourd’hui, elle vit avec Bertrand et travaille effectivement à la Tour Eiffel.
Cohabiter, c’est partager son intimité avec quelqu’un. Des affinités peuvent se créer. Le logement contre service, ce n’est pas uniquement un échange de services. C’est aussi découvrir d’autres personnes, se confronter à d’autres points de vue, sur des sujets très différents. Cela m’a donné l’occasion de faire de très jolies rencontres avec des gens que je n’aurai jamais connu autrement.
COOLOC : Comment l’ont vécu vos enfants ?
Lætitia : Les enfants ont beaucoup aimé. Les personnes qui ont habité avec nous étaient souvent étrangères. La créatrice de bijoux Ania, par exemple, était d’origine berbère. Les enfants gardent de jolis souvenirs de cette période. Et parfois, les filles reviennent voir les enfants.
Toutes étaient pleinement intégrées à la vie familiale. A la maison, il y avait une personne qui, en mon absence, avait autorité dans la maison, avec un rôle éducatif. Et pour moi, c’était bien de ne pas être tout le temps seule, d’arriver dans une maison vivante.
Une seule fois, nous avons eu une moins bonne expérience, avec une Espagnole. Les enfants ne comprenaient pas bien ce qu’elle disait. Et elle m’a laissée tomber du jour au lendemain sans aucune explication. Mais c’est un seul cas en 5-6 ans.
COOLOC : Si vous en aviez la possibilité, recommenceriez-vous aujourd’hui l’expérience du logement contre service ?
Lætitia : Si c’était à refaire, j’opterais pour un “kibboutz de mamans” avec des mères célibataires, divorcées. Dans un même immeuble, chacune a son appartement, son intimité, son espace de vie. Mais on peut mutualiser et organiser des choses ensemble : les courses, la garde des enfants… Et quand les enfants ne sont pas là, happy hour pour tout le monde !
Et pourquoi pas vous ? Vous vous avez une chambre disponible et besoin d’un petit coup de main au quotidien ?
Vous cherchez un logement pas cher et avez du temps à disposition ?
Vous y trouverez le colocataire idéal, la chambre de vos rêves… et beaucoup de bienveillance.
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Crédit photo : Laetitia