Végétaliser la ville : plus de vert pour moins de gris
Végétaliser la ville, une utopie ? Alors que plus des trois quarts de la population française – et plus de la moitié de la population mondiale – est devenue citadine, études et expériences ne cessent de démontrer les bienfaits de la proximité de la nature.
Ville plus verte = meilleure santé ?
Trafic, pollution, promiscuité, stress des transports… Vivre en ville – c’est bien connu – s’apparente à une course stressante et sans fin. Cependant, la solution existe : de multiples études scientifiques démontrent les bienfaits d’une ville plus végétale… Ainsi que l’expérience des habitants.
En effet, plus de 8 Français sur 10 reconnaissent qu’il est important d’être en contact au quotidien avec le végétal. En effet, les plantes, la vie naturelle apportent un sentiment de satisfaction et contribuent à réduire le stress du quotidien, le bruit et la pollution. Des bienfaits instinctivement ressentis : il suffit d’observer les foules qui se pressent dans les parcs dès que le temps le permet.
D’un point de vue scientifique, nombre d’études ont démontré que la proximité de la nature participe à l’allongement de la durée de vie. Cela stimule les défenses immunitaires, réduit le nombre des maladies cardio-vasculaires et respiratoires…
Et la liste ne s’arrête pas là. Évoluer dans un environnement vert permet de réduire le stress induit par le rythme de vie, le trafic, le bruit incessant. La mode est aujourd’hui aux murs végétalisés. Et c’est une excellente nouvelle. Des études indiquent que ces derniers , outre les bienfaits déjà cités, permettent également de réduire les nuisances sonores. Si vous voulez travailler ou vivre en toute sérénité, faites-le au vert !
Lutter contre les nuisances urbaines
Les bienfaits des plantes ne sont pas uniquement sanitaires. Végétaliser la ville permet de résoudre nombre de problèmes urbains ô combien d’actualité. Et tout d’abord, celui de la pollution.
Plus un environnement est vert, meilleure est la qualité de l’air. Certaines plantes parviennent à lutter contre la pollution. Elles parviennent à filtrer oxydes d’azote et autres composés organiques volatiles, voire l’ozone, en les emprisonnant dans les tiges et les feuilles ou en les dégradant grâce à leur métabolisme. Certes, à moins de transformer la ville en forêt vierge, l’effet est encore limité. Mais purifier l’air participe à l’amélioration du bien-être en ville.
La présence de végétaux permet aussi d’abaisser les températures notamment lors des canicules. L’ombre appréciée des habitants permet de limiter le réchauffement des surfaces bétonnées. De plus, si les sols sont régulièrement humidifiés, les plantes peuvent rafraîchir l’air grâce à l’évapotranspiration. Le projet Epicea – une étude menée sur les effets du réchauffement climatique dans les villes – estime qu’il est possible d’abaisser la température atmosphérique de 1 à 3°C, voire jusqu’à 5°C à certaines heures de la journée. Cela passe par la végétalisation des villes, une meilleure gestion des eaux et la modification des propriétés radiatives des façades et toitures des bâtiments.
La végétalisation pourrait également résoudre une autre question ô combien épineuse : l’imperméabilité des sols en ville. En effet, les espaces bétonnés sans plantations non seulement entrainent la formation d’îlots de chaleur, mais empêchent l’écoulement des eaux de pluies. Ces dernières viennent engorger les réseaux d’assainissement. Résultat : débordements et inondations urbaines, pollution des fleuves et rivières… La liste des dommages est longue. La présence de plantes – et donc de terre – prend alors tout son sens. Un substrat de 12 cm permettrait de retenir 90% de l’eau de pluie.
Une amélioration du cadre de vie
C’est la première chose qui frappe le regard dès lors qu’une ville ou un quartier décide de miser sur sa végétalisation. Voir des plantes, des arbres, du vert dans une ville est reposant. Et plébiscité par les Français. 8 sur 10 d’entre eux estiment qu’habiter à proximité d’un espace vert est un critère important au moment de choisir leur logement. 6 sur 10 estiment que créer de nouveaux espaces verts devraient figurer parmi les priorités des municipalités.
Aussi les décideurs publics ont tout intérêt à végétaliser leur ville et à favoriser la création et l’entretien des espaces verts. Certes, tout cela a un coût : de 20 à 150 € par m2 en fonction des installations, sans oublier leur entretien. Mais investir dans la végétalisation de la ville permet aussi de créer des emplois.
Conscientes des bienfaits et de l’intérêt de leurs administrés, de nombreuses municipalités ont choisi : végétaliser leur ville est l’affaire de tous. Elles ont donc mis en place des processus pour inciter leurs administrés à participer à la végétalisation de leur ville. Par exemple à travers les jardins partagés. Mais aussi la mise à disposition de petites ou micro-parcelles de l’espace public pour y réaliser des plantations.
Paris a ainsi mis en place un permis de végétaliser. Il vous donne le droit d’installer une jardinière au coin de votre rue pour y faire pousser des plantes, de faire pousser des plantes grimpantes sur un mur, ou encore d’investir un pied d’arbre pour y semer des fleurs.
A Marseille, la municipalité a mis en place un visa vert qui permet à n’importe qui d’installer des plantes sur l’espace public et de les entretenir. Rennes, Grenoble et de nombreuses villes en France mettent en place, elles aussi des initiatives pour encourager les habitants à végétaliser leur ville.
Développer le lien social
Les bienfaits collatéraux de la végétalisation des villes ne se comptent plus : développer la biodiversité, rendre la ville plus vivable mais aussi plus humaine ! Végétaliser la ville ou une nouvelle façon de créer du lien social.
Les jardins partagés qui se créent aujourd’hui sont, la plupart du temps, le fruit d’une initiative des habitants du quartier. Leur culture et leur entretien permet aux voisins qui ne font que se croiser de faire connaissance. Travailler la terre ensemble, c’est aussi une manière de tisser des liens, d’échanger et de lutter contre la solitude des grandes villes tout en partageant une activité en plein air.
Végétaliser la ville, c’est donc une façon de reprendre sa place dans la vie de la cité. C’est également un moyen de développer la créativité. En effet, l’avantage de la nature est qu’elle peut profiter des plus petits espaces pour se développer. Cour, murs, courettes, toits, terrains vagues, coin de parc, balcons, terrasses et appuis de fenêtre, accotements peuvent accueillir des plantes. Il suffit d’ouvrir l’œil pour identifier les espaces disponibles. Et le faire à plusieurs permet d’assurer le bon démarrage et l’entretien du projet.
Végétaliser la ville, est-ce une évidence ? C’est en tout cas la tendance qui se dessine, portée par les municipalités et les habitants. Laisser aux citadins la possibilité de prendre en main leur cadre de vie, l’améliorer tout en améliorant les relations entre eux, n’est-ce pas, finalement faire un pari gagnant pour tout le monde ?
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Crédit photo : Samuel McGinity