Rénovation énergétique : les banques s’y mettent
2022, année de la rénovation énergétique des logements ? Des mesures coercitives ont marqué le début de l’année. Mais des avancées se sont fait jour, telles que le Prêt Avance Rénovation. Un prêt bancaire pour l’accélération de la transition énergétique, c’est possible. Mais comment fonctionne-t-il ?
Le Prêt Avance Rénovation : un principe original
A priori, le Prêt Avance Rénovation (ou PAR) a tout d’un prêt bancaire classique. Ou presque… En effet, l’emprunteur, qui est également propriétaire occupant, ne rembourse, dans un premier temps, que les intérêts. Ce n’est que lors de la revente du bien ou de sa transmission par héritage, qu’est soldé le capital.
C’est une sécurité appréciable pour les emprunteurs ou les héritiers. En effet, grâce aux travaux réalisés, la valeur du bien augmente. La plus-value réalisée lors de la vente devrait donc rembourser le prêt.
Le dispositif va même plus loin concernant les emprunteurs de plus de 60 ans : les intérêts pourront également être remboursés in fine, au moment de la revente ou de la transmission du logement.
Pour rassurer les banques, – en l’occurrence, la Banque Postale et le Crédit Mutuel qui commercialisent le prêt depuis février- le PAR est garanti à hauteur de 75 % de la perte encourue, dans le cadre du Fonds de Garantie pour la Rénovation Energétique (FGRE). Une sécurité dans le cas où la vente du bien ne permettrait pas de rembourser la totalité du crédit. Cette mesure a bien sûr une valeur incitative. Diffuser ce prêt permet de l’installer durablement dans le paysage des aides à la réhabilitation énergétique.
Car le PAR a une autre visée très claire : convaincre les ménages les plus modestes de se lancer. Ce sont souvent eux qui vivent dans des passoires thermiques et devant faire face aux coûts de l’énergie. Ils sont donc les premiers concernés par les travaux de rénovation énergétique.
Les bénéficiaires du PAR
Il existe deux grands freins dans la lutte contre les passoires thermiques estime le gouvernement : le manque d’information et le coût des travaux.
Pour pallier le premier, des dispositifs comme France Renov et Mon Accompagnateur Renov accompagnent les ménages dans leurs travaux de rénovation.
Pour surmonter le second, le PAR s’adresse aux ménages pour lesquels le reste à charge – de 10 à 30% du coût des travaux – reste trop élevé.
Ne peuvent bénéficier du PAR que les particuliers dont les ressources ne dépassent pas les plafonds fixés par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) : 19 565 euros pour une personne seule (25.714 euros en région Ile-de-France), 28 614 euros pour un couple (37 739 euros en région Ile-de-France) et 40 201 euros pour une famille de quatre personnes (52 925 euros en Ile-de-France).
Un dispositif cumulable avec d’autres aides
Le PAR peut aussi se cumuler avec d’autres aides telles que « l’Eco Prêt à taux zéro » . Ce dernier a pour objectif de financer des travaux entre 10 et 50 000 euros. Sans oublier « Ma Prime Renov »
Le PAR répond à une nécessité pour les 500 à 700 000 Français éligibles au prêt. Il s’agit en l’occurrence de tous ceux qui n’ont pas les moyens de payer le reste à charge avec leurs fonds propres, ou rembourser un crédit à la consommation classique. « Pour ces familles, c’est la double peine. D’une part les dépenses en énergie sont énormes, et d’autre part leurs conditions de vie ne sont pas confortables, remarque la ministre en charge du logement, Emmanuelle Wargon… Demain, tout le monde doit pouvoir trouver une solution pour rénover son logement. »
« Il y a urgence à rénover le parc immobilier » insiste Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel. « Face à l’inflation des coûts de l’énergie, à la problématique du pouvoir d’achat et du mal logement, ce dispositif du prêt avance rénovation apporte une réponse concrète ». La rénovation énergétique des logements, bientôt une réalité ?
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