La co-location et rien d’autre… pour Pierre, papa solo
Pierre, papa solo de deux garçons âgés de 17 et 8 ans explique pourquoi la vie en co-location pour lui est devenue une évidence.
Pierre, papa solo … en bi-colocation
Je suis papa solo et je vis entre deux co-locations. Lorsque je viens à Paris toutes les deux semaines, je suis dans un appartement en co-location. Sinon, je suis installé en Seine-et-Marne, à Lagny dans le cadre d’un projet professionnel, où je vis avec mes deux enfants. Et là aussi, nous sommes en co-location.
Dans chaque co-location, nous sommes trois co-locataires. A Paris, mes co-locataires sont deux amis d’enfance, qui avaient déjà vécu ensemble.
A Lagny, je suis aussi le propriétaire de l’appartement. Nous sommes installés dans un grand triplex de 220 m2. Toutes les chambres font entre 21 et 30 m2. Si on veut être chez soi, chacun a de l’espace dans sa chambre. Si on veut voir les autres, les pièces communes sont accueillantes.
J’occupe le troisième étage avec mes enfants. Au 2°, il y a une jeune dentiste célibataire d’origine brésilienne. Au premier étage, vit un mécanicien d’Air France. Il est aussi papa solo et accueille sa fille de 4 ans un week end sur deux.
Le logement selon Pierre : « un habitat partagé »
A Lagny, chacun peut vivre sa vie comme il l’entend. Et nous organisons régulièrement de grands repas de famille ensemble avec tous les co-locataires. C’est très convivial. Parfois, un colocataire prépare le repas pour toute la maison. Un avantage pour moi, puisque nous sommes trois. Ce sont ces moments qui me renforcent dans l’envie du vivre ensemble.
Avec ma compagne, décédée dans un accident en 2017, nous avions comme projet de monter un village intergénérationnel en Espagne. Nous avons toujours vécu dans des habitats partagés. Et vivre dans 30-50m2 avec des parties communes ne nous a jamais fait peur.
En France, les gens sont assez individualistes. De notre côté, nous n’étions pas attachés à la propriété individuelle. Nous avons fait du couchsurfing et reçu 13 à 15 familles venues de pays différents, avec lesquelles nous avons échangé. Avec certaines, j’ai fait le guide touristique. De notre côté, nous avons découvert une nouvelle culture et d’autres façons d’être. C’est aussi une façon de voyager.
Nous avons longtemps fait du AirBnB lorsque mon fils aîné vivait avec nous une semaine sur deux. Les semaines où il n’était pas là, on proposait sa chambre à louer. Une manière de rencontrer des gens venus de différents horizons.
Le choix de la co-location s’est imposé car c’est un concept plus stable. Et cela nous permet de continuer à échanger.
Les enfants adorent. Quand je suis occupé, mon deuxième fils va à la recherche de quelqu’un qui pourra jouer avec lui parmi les autres colocataires.
Une sorte de famille recomposée
A Lagny, nous vivons une espèce de vie de famille recomposée avec nos colocataires. Parfois, certains gardent les enfants. Il nous arrive d’avoir des activités tous ensemble. Il y a bien sûr un intérêt économique, mais c’est aussi un mode de vie. Ce qui me plaît, c’est que l’appartement ne soit jamais vide. Quand on rentre le soir, on peut discuter. On a tous des intérêts convergents et cela nous fait plaisir de pouvoir nous retrouver en soirée les uns et les autres.
A Paris, mes colocataires et moi nous voyons moins. Mais nous sommes contents de nous retrouver. Une fois par mois, on s’organise pour dîner ensemble. C’est une ambiance très sympa. On échange, on s’entraide même si on se voit moins.
Le choix des co-locataires
J’ai toujours trouvé mes co-locataires soit sur cooloc.com ou des sites d’annonces, soit par bouche-à-oreille. En général, cela parle aux gens qui ont le goût de la vie en communauté, qui veulent un espace partagé et un espace personnel.
Dès la première rencontre, je parle de la charte de colocation, qui établit les règles de la co-location. Et c’est d’ailleurs l’unique fois où on en parle. En général, ce qui importe, c’est la façon dont se passe la rencontre. Pour moi, dès la première rencontre, je sais si ce sont les bonnes personnes ou pas. J’ai tendance à suivre mon instinct. Les deux seules fois où j’ai eu des doutes se sont révélées deux déceptions dans la co-location. C’est donc une démarche très instinctive et cela a toujours bien fonctionné.
On n’est pas obligé d’avoir l’habitude de la co-location pour que cela fonctionne. Le mécanicien de Lagny avait déjà vécu en co-location, de même que mes deux co-locataires parisiens. Seule notre co-locataire brésilienne n’avait jamais vécu en colocation. Elle a vécu beaucoup de changements : elle venait d’une petite ville en Bretagne, arrivait en région parisienne et n’avait jamais vécu en colocation… C’est la plus discrète d’entre nous. Au départ, elle n’était venue que pour 3 mois. Mais cela fait 6 mois qu’elle est là et n’a pas l’air de vouloir partir.
Un temps d’adaptation nécessaire
Au début, elle était un peu surprise et c’est normal. Les futurs co-locataires ont besoin d’un temps d’adaptation. Du coup, nous les faisons venir pour une soirée, afin qu’ils voient comment se passe la vie en co-location, quand nous sommes tous là, comment est l’ambiance…
La salle de bain est partagée, il y a une seule cuisine et un seul salon qu’on traverse. Au départ, on peut se croiser. L’adaptation se fait souvent autour des repas. Si on a les mêmes horaires, on peut se retrouver à table pour manger ensemble. Ce sont des petits éléments de rencontre au quotidien.
Cela commence lors du déménagement : on peut donner un coup de main pour porter les affaires. Je prête ma voiture. Bref autant de choses qui permettent d’apprendre à se connaître.
Célibataire, en couple, ou papa solo….
Être en couple, célibataire, en famille… ou papa solo pour vivre en co-location n’est pas un problème D’ailleurs les trois habitations à Lagny peuvent s’adapter aux couples.
Personnellement, cela ne m’a jamais posé problème. En revanche, la dentiste brésilienne a récemment fait son « coming out ». Elle m’a avoué qu’elle craignait au départ une co-location avec des enfants. Mais la structure de l’appartement, la manière dont les pièces sont agencées permet de vivre les uns à côté des autres sans être les uns sur les autres.
Même si nos rythmes de vie sont différents, nous ne nous ne se gênons pas mutuellement. Elle a ainsi rapidement perdu ses a priori et m’a avoué que la co-location, c’est encore mieux que ce qu’elle imaginait.
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Crédit photo : Pierre Duval