Limiter la flambée des loyers : la réponse du gouvernement

Juridique
Flambée des loyers et inflation : la réponse du gouvernement

La situation est critique. Quelles solutions pour limiter la flambée des loyers liée à l’inflation ? Le gouvernement vient de proposer un « bouclier » plafonnant la hausse des loyers à 3,5% pour l’année.

 

Des loyers urbains en hausse

Une inflation à 6,8% dès septembre et une moyenne annuelle de 5,5 %. C’est le scénario qui se précise de jour en jour. Une mauvaise nouvelle en général, encore plus mauvaise pour les locataires qui vont devoir affronter la hausse des loyers annuelle, indexé sur l’IRL. Pour le 1er trimestre 2022, ce dernier affiche une hausse de 2,48%. Un phénomène que l’on n’avait pas revu depuis 2008.

Paradoxalement certaines villes – et non des moindres – sont épargnées par le phénomène. Paris enregistre ainsi une baisse des loyers de l’ordre de 1,19%. L’effet covid s’est fait particulièrement ressentir dans la capitale qui perd régulièrement des habitants, désespérés par les prix élevés. Depuis les confinements de 2020, ils sont encore plus nombreux à faire le choix d’avoir plus d’espace pour un loyer moindre. Beaucoup se sont dirigés vers les banlieues, voire les régions limitrophes. En parallèle, la chute brutale du tourisme a permis de remettre sur le marché nombre de logements destinés aux location de courte durée.

En région, au contraire, les villes affrontent de plein fouet la flambée des loyers. Dans 8 villes, elle dépasse même le niveau d’inflation. La hausse atteint ainsi 4,9% à Grenoble. Et elle est encore supérieure à Nîmes, Rennes, Nantes, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Montpellier. À Angers, elle atteint 9,24%. Le point commun de ces villes ? Elles ont vu leur population augmenter, notamment depuis que le train les ont rapprochées de Paris. 

 

Limiter la flambée des loyers

Face à cette hausse inattendue mais inexorable des loyers urbains, la réponse du gouvernement prend la forme d’un « bouclier loyer ». Afin de freiner les conséquences de l’inflation et la flambée des loyers, il vient d’imposer une limite de 3,5 % à la hausse des loyers.  La mesure devrait concerner les deux derniers trimestres 2022 et les deux premiers trimestres 2023. En parallèle, les APL seront revalorisées de 3,5%.

Il s’agit bien sûr d’un compromis. Le «meilleur compromis pour tous» selon le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

Une décision qui ne convainc pas tout le monde. Les associations de défense des locataires avaient demandé le gel pur et simple de la hausse des loyers sur cette période. Ce que le gouvernement a refusé. Cela aurait mis en difficulté les propriétaires eux-mêmes exposés à l’augmentation des charges. Le risque était également, selon l’exécutif, de « gripper les rénovations et les mises en chantier ».

D’autres acteurs du secteur comme Stéphane Fritz, Président de Guy Hoquet, salue cette décision. «Cela évite une hausse trop importante des loyers et revaloriser les aides protège à la fois les bailleurs et les locataires».

Une action bienvenue donc mais limitée. En effet, elle ne permettra pas de résoudre les problèmes d’inflation que doit affronter le secteur de l’immobilier. Un nouveau chantier pour le gouvernement et les acteurs du secteur ?

 

Pour tout savoir sur les aspects réglementaires de la co-location, consultez la rubrique “Juridique” du blog de COOLOC.

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Crédit photo : Samuel McGinity