Un air de campagne à Paris

Bons plans
Campagne à Paris

Ce n’est pas parce qu’on est parisien que l’on n’aime pas avoir les mains dans la terre.  Mais les appartements à Paris se prêtent mal au jardinage, à moins de posséder une terrasse ou un balcon, ce qui n’est le cas que de quelques happy few. Qu’à cela ne tienne. Pour créer un peu de campagne à Paris, il est de tradition de se débrouiller pour faire pousser tout et n’importe quoi, même sur les plus petites parcelles.

Les jardins partagés sont très en vogue et les balcons ou rebords de fenêtres transformés en mini-jardins fleurissent avec le printemps.

Pour prendre de la hauteur, pourquoi ne pas aller cultiver du safran sur les toits de Paris ? C’est ce que propose Bien Élevées, une start up d’agriculture urbaine fondée par quatre sœurs qui font pousser la précieuse épice sur les terrasses de Paris. Elles proposent à toute personne motivée ou curieuse de participer à la plantation ou à l’émondage des fleurs de safran.

Rencontre avec Améla de Thomasson, co-fondatrice de Bien Élevées.

 

Une envie de campagne à Paris

 

COOLOC : Pourquoi et comment avez-vous eu l’idée de faire pousser du safran à Paris ?

Améla de Thomasson : Comme beaucoup de Parisiens, nous avons soif de plus de verdure en ville, envie de produire de nos mains quelque chose de beau et de bon et d’intégrer dans notre alimentation des produits que nous aurions vus grandir. Nous étions fascinées par le safran, une épice magique riche en mythes et légendes ; plante paradoxale très résiliente et très fragile ; mystère botanique qui fleurit quand les autres dorment, et bien sûr un arôme incomparable. Ajoutons à cela l’envie de lancer un projet entre sœurs : l’appel de l’aventure était irrésistible.

 

COOLOC : Vous-même comment avez-vous appris l’art des safraniers ?

Améla de Thomasson : On a testé pendant 3 ans, chez nos parents à la campagne puis sur mon balcon. Nous avons un safranier « mentor » dans l’Eure, et nous avons rendu visite à plusieurs autres spécialistes.

 

Partager sa passion

 

COOLOC : Où avez-vous trouvé des volontaires pour vous aider ?

Améla de Thomasson : Pour la plantation, il a suffit de quelques appels aux bonnes volontés sur les réseaux sociaux pour réunir des équipes bénévoles, surmotivées et bien joyeuses pour nous aider. Comme nous, beaucoup de Parisiens ont envie d’avoir de la terre sous les ongles. Pour la récolte et l’émondage, rituels fascinants pleins d’odeurs et de couleurs, nous avons organisé des ateliers payants autours de buffets de produits safranés et enseigné à des amateurs passionnés les gestes minutieux des safraniers. Ces séances réunissaient des profils très différents, de tous les âges, entre des grand-mères expertes en jardinage, des quadragénaires en reconversion vers la permaculture et des étudiants à la recherche d’expériences insolites pendant leurs vacances. De bons moments partagés autour de nos petits ciseaux dorés et de nos grands paniers de fleurs : une véritable campagne à Paris !

 

COOLOC : Comment avez-vous choisi les lieux de plantation ?

Améla de Thomasson : Nous avons commencé sur le toit d’un Monoprix du XIII° arrondissement, rue Daviel en réponse à un appel à projets (Parisculteurs lancé par la Mairie de Paris qui vise à végétaliser la capitale, ndlr). Cela a été le catalyseur de toute notre démarche.

Pour l’Institut du Monde Arabe, c’est nous qui les avons démarchés en raison de la cohérence culturelle avec les racines perses de notre épice. Nous sommes maintenant à la recherche de 8 nouvelles terrasses pour cet été.

 

Et en attendant, la récolte de safran parisien est disponible à la vente sur le site des Bien Élevées.

 

Pour tout savoir sur les bons plans de la co-location, rendez-vous dans la rubrique Bons Plans de COOLOC et abonnez-vous à la newsletter!

 

Crédit photo : Bien Élevées