Passer à l’énergie solaire : ce qu’il faut savoir
Passer aujourd’hui à l’énergie solaire est une réalité qui offre de multiples avantages : aussi bien participer à l’utilisation d’énergie renouvelable et réduire l’usage de gaz à effet de serre, que réaliser des économies financières et d’énergie.
L’énergie solaire… présente partout
Que vous soyez en copropriété ou en habitat participatif, pourquoi ne pas passer à l’énergie solaire ? Entre la baisse des prix du matériel et les aides gouvernementales, l’utilisation de l’énergie solaire s’adresse maintenant à tous. Y compris aux copropriétés et aux habitats partagés.
Entre incitations financières et choix d’une énergie renouvelable accessible, le recours à l’énergie solaire est en croissance en France : 10 % par an pour la production d’eau chaude ; 100 % par an pour la production d’électricité.
La bonne nouvelle est que vous n’avez pas besoin de vivre au sud de la France pour en profiter. L’usage montre que 120 m2 de capteurs en région parisienne produiront autant d’énergie que 100 m2 à Toulouse.
Certes, il s’agit d’une énergie propre et renouvelable… mais pas continue. Il ne fait pas toujours beau, même dans le sud. Quels sont alors les avantages du solaire pour les particuliers ? Devenir – quasi – autonome en matière de production d’électricité et d’eau chaude sanitaire. Même si la production dépend de l’ensoleillement, elle permet à la copropriété de faire des économies en utilisant moins d’énergies non renouvelables. Une option intéressante à l’heure où le changement climatique et la crise économique obligent à revoir nos modes de vie.
Des conditions facilement réalisables
Les conditions assurant le bon fonctionnement des capteurs sont facilement réalisables. Il suffit de les orienter vers le sud. Il faut juste éviter que des arbres, des conduits d’aération ou d’autres immeubles ne leur masquent la lumière du soleil. Les toits terrasses sont ainsi particulièrement adaptés aux panneaux solaires. Si votre toit est incliné, l’idéal est que l’inclinaison soit comprise entre 20 et 45° environ. Sinon, le rendement des capteurs devient trop faible.
Si votre toit ne présente pas ces caractéristiques, pas de panique. Un mur bien exposé et sans fenêtre peut faire l’affaire, de même que des panneaux en casquettes au-dessus des fenêtres. De grosses copropriétés ont, elles, décidé d’installer les panneaux solaires sur les bâtiments annexes comme les toits des garages.
Si le toit de votre copropriété est couvert d’ardoises ou de tuiles, il est toujours possible d’y superposer des panneaux photovoltaïques. Mais dans ce cas, il faudra penser à l’apparence de l’immeuble depuis l’extérieur.
Énergie solaire en copropriété, les principes de fonctionnement
Lorsqu’on parle d’énergie solaire, il faut faire la différence entre thermique et photovoltaïque. Les panneaux solaires thermiques permettent de produire de l’eau chaude. Les panneaux photovoltaïques eux produisent de l’électricité.
Dans les panneaux solaires thermiques, les rayons du soleil chauffent l’eau glycolée qui circule dans les capteurs. Elle réchauffe à son tour un ballon d’eau chaude situé dans la cave ou dans les combles. Une pompe assure la circulation de l’eau chaude dans l’immeuble. La capacité du ballon dépend de la consommation quotidienne de l’immeuble. Il est relié à un autre ballon d’eau chaude, alimenté par une autre source d’énergie afin de faire face en cas de manque d’ensoleillement.
Les panneaux solaires photovoltaïques, eux, transforment l’énergie solaire en électricité grâce à l’effet photovoltaïque. Un onduleur fait office de transformateur. Il convertit le courant continu en courant alternatif. Le système peut stocker l’électricité afin de faire face aux besoins des habitants. Autrement la copropriété peut la revendre à un fournisseur d’énergie
Techniquement comment procéder ?
Une réglementation stricte encadre l’installation de panneaux solaires en copropriété. Aussi l’une des premières étapes est de vous rendre auprès de votre mairie pour savoir quelles sont les règles qui régissent votre copropriété. Vous saurez également quelles sont les autorisations nécessaires pour procéder à cette transformation. Généralement, une déclaration de travaux suffit. Vérifiez également si un PLU (Plan Local d’Urbanisme) s’applique à votre immeuble.
Par ailleurs l’autorisation de l’Architecte des bâtiments de France (ABF) est obligatoire si votre copropriété se situe à moins de 500 mètres d’un monument historique (église, château…)
Il est également nécessaire de procéder à des études techniques, pour savoir si et comment votre immeuble peut passer à l’énergie solaire. Pour les petites ou moyennes copropriétés, vous pouvez vous adresser à un espace «info-énergie». Ces structures locales souvent associatives, sont animées et gérées par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). A travers leurs missions, elles répondent à vos questions en matière de maîtrise d’énergie et peuvent réaliser gratuitement des études préalables dans des petites ou moyennes copropriétés.
Dans le cas d’une copropriété de plus de 50 logements ou pour aller plus vite – les délais des espaces Info énergie pouvant être assez longs – vous pouvez vous adresser à un bureau d’études spécialisé pour obtenir une étude de faisabilité. Il vous en coûtera 1 000 € à 2 500 € en moyenne. L’étude doit chiffrer les consommations de chauffage ou les besoins en eau chaude. Elle doit aussi proposer des solutions techniques et, le cas échéant, évaluer les devis des installateurs.
Le coût du passage au solaire
Bien sûr là encore, tout dépend de la surface disponible et des besoins de la copropriété. Mais aussi de vos besoins : thermiques et/ou photovoltaïques. Les coûts dépendent aussi de la puissance des capteurs. Pour des panneaux solaires photovoltaïques, il faut compter de 200 à 300 euros / m2 ; 200 à 600 €/ m2 pour des panneaux thermiques et 400 à 1 000 € /m2 pour des tuiles photovoltaïques. Les coûts ont cependant tendance à baisser.
Sachez qu’il faut compter 1 à 2 m2 de capteurs par logement pour couvrir de 40 à 60 % des besoins en eau chaude d’un immeuble.
Vous devez prendre en compte le nombre et la puissance des panneaux solaires, le coût de la pose, le raccordement, le cas échéant à un réseau de distribution, le coût de l’ondulateur. Ce dernier a une durée de vie de 10 ans en moyenne. En revanche, c’est l’eau de pluie qui nettoie et assure ainsi la maintenance des panneaux régulièrement.
Quelles aides ?
Il existe bien sûr des aides et des crédits d’impôts afin d’encourager le passage aux énergies renouvelables.
- Le crédit d’impôt transition énergétique devenu MaPrimRenov est accessible depuis le 1er octobre 2020 à tous les propriétaires, en fonction de leur plafond de revenu. 4 profils – nommé par couleur, c’est très esthétique – ont été établis selon les différents niveaux de revenus (des ménages les plus modestes aux ménages les plus aisés). Un profil supplémentaire, MaPrimeRénov’Copropriété fixe les barèmes lorsque les travaux sont réalisés par les copropriétés. Cette aide permet de financer les travaux d’isolation, de chauffage, de ventilation ou d’audit énergétique d’une maison individuelle ou d’un appartement en habitat collectif.
- L’éco PTZ ou éco prêt à taux zéro est un prêt sans intérêt disponible jusqu’au 31 décembre 2021. Il s’applique à l’installation d’équipements de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire utilisant une source d’énergie renouvelable. Cet éco-prêt – de 7 000 € et 30 000 € selon les travaux – s’applique aux copropriétés, comme aux propriétaires individuels. Il suffit que l’immeuble ait plus de deux ans et que l’entreprise retenue pour faire les travaux ait le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
- La TVA à 5,5% s’applique aux travaux de rénovation solaire dans les logements de plus de 2 ans, dont bien sûr les installations solaires.
- Enfin, il existe des aides locales qui peuvent varier selon les régions, les départements, les communes pour encourager le passage aux énergies renouvelables. N’hésitez pas à les contacter afin de savoir si votre projet est éligible.
Quelles sont les difficultés à passer à l’énergie solaire ?
D’après les copropriétaires qui ont fait le choix de l’énergie solaire, la principale difficulté consiste à convaincre l’ensemble des copropriétaires. Ces derniers ont beau être sensibilisés à l’importance de la consommation d’énergies renouvelables, rien n’est gagné pour autant. Dans le cas du solaire, il s’agit notamment de répondre aux craintes des propriétaires qui craignent le manque d’ensoleillement.
La perspective de faire des économies d’énergie est un bon argument. De plus, si vous faites partie d’un habitat partagé, prendre en compte l’énergie solaire dès la conception peut apporter une plus-value au projet. Si l’immeuble existe déjà, il s’agit certes d’une dépense en plus, mais qui peut être amortie sous forme de prêt souscrit par la copropriété, afin d’atténuer l’impact du coût des travaux auprès des propriétaires. Il est d’ailleurs conseillé de profiter de la réfection du toit afin de procéder à l’installation de panneaux solaires.
Une autre difficulté à ne pas négliger consiste au choix de l’exploitation de l’énergie électrique produite. Si la copropriété décide de vendre l’électricité à EDF, les négociations peuvent être compliquées. « Les démarches auprès d’EDF ont été assez complexes, notamment celles concernant les modalités techniques et financières de raccordement de l’installation au réseau public du fournisseur d’énergie. Les agents d’EDF n’avaient manifestement pas l’habitude de ce type d’opérations. » témoigne Duminda Ratnayake (http://leparticulier.lefigaro.fr/jcms/c_36941/energie-solaire-tirez-parti-du-toit-de-votre-immeuble) , copropriétaire membre du conseil syndical d’un immeuble de la banlieue de Toulouse.
Un choix intéressant … s’il est collectif
Si votre immeuble passe à l’énergie solaire thermique, l’eau chaude ainsi produite est destinée exclusivement aux besoins de l’immeuble.
Le solaire thermique, en dépit de l’instabilité de l’ensoleillement, reste rentable à condition d’être collectif. En effet, les ballons solaires peuvent être chauds dans la journée alors que les besoins n’existent pas. À l’inverse lorsque les besoins sont importants, l’énergie solaire manque. Or l’expérience montre que la consommation collective permet de lisser les besoins grâce aux capacités de stockage qui jouent mieux l’effet de volume tampon. Les besoins en fioul ou gaz sont d’autant moins important que l’immeuble profite d’une autre source d’énergie pour assurer la production d’eau chaude sanitaire. C’est la raison pour laquelle il est plus judicieux de réaliser un choix collectif qu’individuel. Il est cependant techniquement possible qu’un seul ou plusieurs copropriétaires optent pour le solaire thermique dans une copropriété.
Revendre l’énergie produite ?
L’électricité photovoltaïque, en revanche, peut couvrir les besoins de l’immeuble. Mais vous pouvez également revendre les surplus ou la totalité à EDF. Depuis 2000, EDF doit en effet racheter le surplus de l’énergie photovoltaïque produite par les particuliers aux tarifs de 0,31 €/kWh ou 0,57 €/kWh. Cette solution peut présenter un avantage financier. L’électricité fournie par EDF coute environ 0,11 €/kWh. Cette solution représente une véritable économie pour la copropriété.
Passer à l’énergie solaire représente certes un coût d’investissement pour une copropriété ou un habitat partagé. Il faut cependant savoir que les copropriétés peuvent souscrire un emprunt qui permet de répartir de façon supportable cet investissement. Passer au solaire, c’est également faire le choix d’une énergie renouvelable, et de devenir plus autonome … Vous menez ensemble un projet durable. C’est un moyen de faire un pas en avant pour vivre mieux ensemble en respectant davantage la planète.
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Crédit photo : Samuel McGinity