Manger sain pour vivre bien ensemble ?

Manger sain permet de vivre bien. Une réalité forcément, mais qui n’est pas facile à respecter lorsque le quotidien nous incite à aller toujours plus vite, à rentabiliser le temps qui passe. La nourriture, pourtant fondamentale est souvent sacrifiée. Préparer un repas équilibré, épluchez les légumes et choisir les fruits… autant d’activités qui vous obligent à prendre ce temps si précieux… alors qu’il est tellement parfois tellement simple de se rabattre sur le tout prêt, ou de commander en un clic.
Et si pour manger sain, il suffisait de vivre ensemble. Une aberration ? Au contraire, reprendre en main son alimentation peut être un moyen de rassembler vos colocataires autour d’un projet commun.
Définir les règles
Bien sûr, avant tout, il vous faudra définir ensemble ce que vous entendez mettre en œuvre pour manger sain. S’agit-il de cuisiner davantage ? De n’acheter que des produits bio ? De se mettre à cuisiner léger et renoncer aux plats tout prêts ou aux livraisons ?
Seul, vous risquez de vous décourager. À plusieurs, ce sera plus facile de mener une véritable révolution dans votre assiette… Révolution qui peut prendre de multiples formes !
Cultiver son jardin… même en ville ?
Pour manger sain et vivre mieux, finalement, rien ne vaut de cultiver son propre jardin. Facile à dire, mais comment faire si vous vivez en ville ? Des jardins partagés aux toits des immeubles, le moindre espace peut se transformer en zone de production. La plus grande ferme urbaine – 14 000 m2 – n’a-t-elle pas vu le jour sur les toits de la Porte de Versailles à Paris. Mais n’importe quelle parcelle laissée en friche, aussi minime soit-elle, peut faire l’affaire. Nombre de citadins, en lien avec les municipalités, en profitent aujourd’hui renouant avec des traditions séculaires de culture au sein des villes.
En colocation …. avec des plantes
Si rechercher une parcelle à cultiver n’est pas envisageable dans votre colocation, ne vous désespérez pas ! Il reste tout à fait possible d’avoir votre propre potager… chez vous ! Vous pouvez miser sur quelques valeurs sûres comme les herbes aromatiques, mais aussi les salades, les carottes et les radis. Dans les pièces lumineuses et chaudes, vous pouvez même tester les tomates cerises.
Si vous disposez d’une terrasse, alors n’hésitez plus. Presque tout est permis, même les arbustes. Certains vont même jusqu’à mettre en place un système de permaculture sur leur terrasse. Peut-être l’occasion de découvrir si vous avez la main verte.
Les bienfaits du jardinage ne sont plus à démontrer. Travailler la terre, s’aérer, s’occuper de plantes permet entre autre de réduire le stress et le risque de maladies cardio-vasculaires, renforcer la qualité des os, mais aussi se bouger et s’aérer. Rien d’étonnant à ce que des opérateurs de coliving comme Cohabs, à Bruxelles mettent en place des micro-jardins pour leurs co-livers.
Chacun peut donc aujourd’hui choisir de « cultiver son jardin » comme disait le Candide de Voltaire… mais au sens propre. Des sites comme monpetitcoinvert ou cultiversonjardin proposent des box de jardinage qui s’adaptent en fonction de l’espace dont vous disposez (balcon jardin, terrasse ou même juste un rebord de fenêtre).
Et quel est le rapport avec l’objectif de manger sain ? Manger sain, c’est « commencer à s’intéresser vraiment à ce qui est dans son assiette… en se mettant à jardiner » explique Jean-Martin Fortier, adepte du micro-jardinage et co-fondateur avec son épouse de semisurbains, une entreprise canadienne qui propose des micro-jardins à ses clients pour faire pousser fruits et légumes. D’autant plus, rappelle-t-il qu’il n’y a aucun intérêt ni nutritionnel, ni environnemental à consommer des produits cultivés à l’autre bout du monde.
Vivre mieux ensemble, en soutenant des producteurs locaux
C’est bien joli, mais si vous ne jardinez pas, êtes-vous pour autant condamné à renoncer à manger sain ? Absolument pas. Le locavorisme vous tend les bras. Le mot n’est pas joli, mais le locavorisme se diffuse partout. A New-York, un marché lui est même dédié. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Tout simplement de consommer ce qui est produit à proximité de chez vous, donc en circuit court, ou km 0 si vous préférez. Les avantages ne sont plus à démontrer : plus le circuit est court, plus la qualité des produits est préservée. Le prix est également plus intéressant dans la mesure où il limite les intermédiaires. Et l’environnement ne s’en porte pas plus mal de ne pas avoir à supporter le trafic induit par le transport de produits comestibles. Il suffit de regarder les produits disponibles sur des sites tels que la Ruche qui dit Oui pour se rendre compte de la variété des productions, à moins de 100 km de chez vous.
Et les initiatives se multiplient, soutenues par le gouvernement. Paniers bio, jardins de Cocagne à visée solidaires : il est de plus en plus facile et accessibles à toutes les bourses de se procurer des produits sains et locaux à cuisiner, même en habitant au sein de grandes villes.
Profiter des produits de la ferme…
Si vous souhaitez vous rapprocher de l’agriculture mais n’avez pas le temps de vous lancer à corps perdu dans la production maraîchère, pourquoi ne pas adhérer à une AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) ? Le principe est simple : il s’agit d’un accord passé entre un paysan et un groupe de consommateurs. Le groupe de consommateurs s’engage à acheter la totalité de la production du paysan, distribuée sous forme de paniers hebdomadaires. Consommateurs et agriculteur déterminent ensemble la quantité – et la diversité – des denrées (fruits, légumes, oeufs, mais aussi parfois fromage ou viande… ) à produire pour la saison.
Et vivre avec la nature
Les AMAP fonctionnent comme un véritable partenariat. Les consommateurs qui adhèrent à une AMAP sont à la recherche d’une alimentation plus saine. Ils apprécient la relation directe avec le producteur. Ils sont aussi fiers de défendre une agriculture raisonnée et respectueuse de la nature. Les contraintes – telles celles de prévoir les cultures avant la saison et de devoir accepter leur panier chaque semaine, distribué à date et heure fixe – peuvent apparaître finalement comme des avantages. Plus besoin de réfléchir à l’avance aux menus, on s’adapte en fonction de ce qui est livré. Le paysan lui, sait qu’il va vendre la totalité de sa production à un prix qui lui assure un juste revenu. Avec ses consommateurs partenaires, il a aussi l’occasion d’échanger régulièrement, les accueille à la ferme, partage ses connaissances et son savoir faire.
Les AMAP permettent de soutenir et de dynamiser une économie locale. Elles suppriment les intermédiaires en réduisant au maximum les circuits de distribution. Elles font du bien à l’environnement à travers une production biologique, la réduction du transport des produits et des emballages. C’est aussi l’occasion de cultiver à nouveau des produits typiquement locaux ou régionaux.
Et surtout, elles reposent sur une communauté fondée sur l’échange et la confiance. Les liens entre villes et campagne se renforcent et chacun apprend à mieux se connaître. Ce qui prouve que finalement, manger sain permet en fin de compte de mieux vivre ensemble.
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Crédit photos : Samuel McGinity