Commune, le premier coliving pour familles monoparentales !

Bons plans
le coliving pour familles monoparentales existe enfin : Communes ouvre ses portes à Paris

Le coliving pour familles monoparentales existe enfin ! Commune vient d’ouvrir ses coliving dédiés aux parents solos, l’un dans l’est parisien, l’autre en banlieue ouest. Le principe : ils n’accueillent que des parents célibataires avec enfants dans un coliving pensé pour les familles avec un seul parent.

Rencontre avec la cofondatrice, Tara Heuzé-Sarmini

 

Des familles à risque

COOLOC : Pourquoi dédier un coliving aux familles monoparentales ?

Tara Heuzé-Sarmini : C’est le groupe le plus à risque de paupérisation. Les parents solos sont confrontés à une chute niveau de vie et la monoparentalité a des répercussions sociales, financières, personnelles et professionnelles. Les couples se séparent souvent à un moment où ils sont en pleine ascension de carrière. Du jour au lendemain, vous n’avez plus le même système de garde de vos enfants, vous risquez de passer à temps partiel. La chute de niveau de vie peut atteindre 30% pour une maman célibataire. Or les mamans solos représentent 80% des familles monoparentales. Aujourd’hui 1/3 des familles monoparentales sont en situation de précarité, une proportion bien supérieure au reste de la population. Elles deviennent d’autant plus précaires qu’il n’existe pas de solution adaptée pour elles.

Ignorées des politiques publiques

COOLOC : Est-ce un coliving « de niche » ?

Tara Heuzé-Sarmini : Ce n’est pas une niche. En France, 2 millions de foyers sont des familles monoparentales. Les parents solo représentent un quart des familles en moyenne et jusqu’à un tiers des foyers en région parisienne.

Il s’agit de séparations et de divorces. Mais avec l’ouverture de la PMA aux mamans solo, nous allons assister à de nouvelles formes de monoparentalité.

C’est l’éléphant dans la pièce et pourtant les parents solo sont complètement ignorés des politiques publiques.  Or ils sont les plus à risque de précarisation, notamment en raison de la difficulté à accéder à un logement. Ils vont se positionner sur les mêmes logements que les familles classiques de jeunes actifs. Mais, dans les marchés les plus tendus, le propriétaire va choisir une famille avec 2 revenus plutôt qu’un seul. Les parents solos doivent se résoudre à habiter plus loin, avec des temps de trajets plus longs, une organisation plus compliquée. Ou alors ils choisissent un logement plus petit. Mais ce n’est pas facile de vivre à plusieurs dans un deux-pièces, voire dans un studio. De plus, le parent solo paie tout, doit s’occuper de tout. Tout devient compliqué, c’est une spirale infernale.

 

Plusieurs essais non concluants

COOLOC : il y avait déjà eu des essais de coliving ouverts aux familles monoparentales. Pourtant Commune est le premier coliving pour familles monoparentales au monde. Comment expliquez-vous cela ?

Tara Heuzé-Sarmini : Il existe en effet des acteurs qui se sont positionnés sur ce créneau, Kozoku, par exemple, est une association qui accompagne la monoparentalité. Et contrairement à Commune, il est ancré en région. Cohabs, un opérateur de coliving proposait des chambres pour des familles monoparentales. Mais cela n’a pas fonctionné, car elles se trouvaient dans des colivings classiques avec de jeunes actifs. Les rythmes des colivers n’est évidemment pas le même que celui des enfants. Les familles monoparentales sont rapidement parties.

Nulle part il n’existe de coliving urbain mixte adapté aux familles monoparentales. Il existe des coliving ouverts aux familles  -pas forcément monoparentales-  aux Etats-Unis. Mais ils sont très onéreux. Dans les pays nordiques, on trouve des résidences de coparents, le plus souvent des couples homosexuels et des mamans donneuses.

 

Le coliving selon Commune

COOLOC : le coliving pour familles monoparentales selon Commune, cela ressemble à quoi ?

Tara Heuzé-Sarmini : Nous apportons une solution pour un public délaissé, ignoré, et qui a des besoins spécifiques à un moment donné. Nous proposons un temps de pause et d’apaisement dans cette période difficile de leur vie.

Les gens restent un à 3 ans chez Commune pour se stabiliser, retrouver un équilibre, faire des économies et se reconstituer un pécule ou obtenir une progression salariale. Cela leur laisse le temps de respirer et de se réorganiser. Après, ils peuvent retourner sur le marché classique de l’habitat, ou devenir propriétaires. Certains, au cours de leur séjour, auront eu le temps de faire les démarches pour obtenir un logement social. Ou alors ils se seront remis en couple et n’ont plus besoin de Commune.

 

Qui vient chez Commune ?

COOLOC : Comment entre-t-on chez Commune ?

Tara Heuzé-Sarmini :  Les coliving de Commune sont mixtes. Certes, il y aura vraisemblablement plus de femmes : elles représentent plus de 80% des familles monoparentales.

Nous en sommes à nos débuts. Pour le moment, nous ne pouvons accueillir que des familles de 1 ou 2 enfants. Nous n’accueillons pas les enfants de moins de 3 ans et qui ne sont pas scolarisés. Cela nous permet de proposer une offre de baby sitting spécifiques après l’école. Nous n’avons pas encore de services de crèche. Et puis, on ne s’occupe pas de la même manière d’un enfant de 16 mois et d’un enfant de 3 ans.

Autre condition, il faut être une famille monoparentale. Si je me remets en concubinage officiel et suis sur le même foyer fiscal, le règlement m’oblige à quitter Commune. Car la règle de Commune est d’avoir 1 seul revenu et des enfants à charge.

Un loyer plus accessible

COOLOC : Qu’est-ce qui fait de Commune un service spécifique pour les familles monoparentales ?

Tara Heuzé-Sarmini :  En premier, l’accessibilité. En région parisienne, le loyer de notre Commune est de 1 090 € et il est de  1 390 € dans Paris. Nos loyers sont donc 20 à 30% moins chers que le marché privé. Nous nous adressons à des actifs qui sont juste au-dessus des seuils de logements sociaux. Théoriquement, ils sont éligibles au logement intermédiaire mais n’y ont pas accès faute d’espace disponible ou d’une liste d’attente trop longue.

Pour nos premières résidences à Paris, nous demandons un niveau de revenus qui correspond au double du prix demandé pour rejoindre une Commune – soit 35 000 € brut minimum. Cela semble beaucoup à l’échelle de la France où le revenu moyen est de 24 000 € annuels. Mais c’est peu à l’échelle de Paris, où il est de 48 000 €.

Nous voulons rester urbains. D’une part, c’est là que se trouvent la majorité des familles monoparentales. Et, contrairement aux territoires ruraux, les parents solos urbains sont souvent éloignés de leur famille. Ils sont plus isolés. Les difficultés sociales sont plus importantes. Nos services auront d’autant plus de valeur pour elles. Et justement, il est plus facile de proposer nos services en milieu urbain que dans les petites villes ou les espaces ruraux.

 

Services : une prise en charge exceptionnelle

COOLOC : Quels sont ces services ?

Tara Heuzé-Sarmini :  Nous proposons bien sûr tous les services de coliving, avec quelques ajouts, par exemple Disney + en plus de Netflix. Les espaces partagés sont accessibles 24h/24. Chaque Commune dispose d’une salle de jeux polyvalente qui peut se transformer en home cinéma.

Le loyer comprend ménage et maintenance, ainsi que des évènements et des rassemblements festifs. Les familles monoparentales sont deux fois plus à risque d’exclusion sociale que les autres. Donc on veut organiser des évènement networking, des fêtes d’anniversaire, mettre en place des temps de cuisine et de partage dédiés.

Nous apportons aussi deux services essentiels dans notre offre de base :

  • L’aide juridique car les familles monoparentales renoncent souvent à leurs droits.
  • Le soutien scolaire car les enfants issus de familles monoparentales ont 1,5 à 2 fois plus de risques de connaitre des difficultés scolaires ou des troubles de comportement.

Notre objectif est de faire baisser la facture mensuelle des parents solo. Nous proposons aussi des baby sitting à des prix hyper intéressants, avec des forfaits « sorties d’école » -16h30 à 19h30- soit 60h/mois à 300€. Il y a aussi des services de préparation de repas et d’activités extrascolaires.

Selon les Communes, nous proposerons aussi un garde-meubles, un service de déménagement, le ménage des logements privatifs, le pressing… Et nous pouvons moduler les services selon les demandes au sein des Communes.

 

Un projet porté par des dirigeants engagés

COOLOC : Le coliving est à la mode actuellement. Mais Commune lui donne une dimension plus sociétale.

Tara Heuzé-Sarmini :  J’ai commencé ma carrière dans la tech. En 2019, j’ai découvert le coliving lorsque j’ai été chassée par une entreprise de coliving en Allemagne. Je me suis vite rendue compte que je ne voulais pas faire de coliving pour « yupees » à Berlin. Mais le concept était plein de promesses pour des personnes isolées.

Fin 2020, j’ai regardé de plus près le monde du coliving, d’abord pour les seniors. C’est un énorme marché mais qui compte déjà beaucoup d’acteurs. J’ai poursuivi le benchmark. Et c’est là que j’ai vu l’éléphant dans la pièce : les familles monoparentales, invisibles aux yeux des politiques.

Avec Ruben, mon associé, nous voulons faire des choses pour améliorer notre société qui va mal. Ruben avait eu des expériences dans l’hôtellerie et les telecom qui l’avaient déçu. Lui aussi voulait faire quelque chose qui ait du sens.

Commune est rapidement devenu une évidence pour tous les deux, alignée avec nos valeurs. Elle correspond aux besoins de notre société : la famille est devenue protéiforme. La notion d’habitat aussi a changé avec le covid. Les gens en ont assez d’être isolés entre 4 murs. Et d’un point de vue environnemental, la maison individuelle est dramatique. Il faut densifier et partager les services.

Et puis il n’existe aucun équivalent de Commune dans le monde. Alors que les besoins existent. La monoparentalité est une problématique connue dans toutes les grandes villes. La moitié des familles de certains quartiers de New York City et de Chicago sont monoparentales. Ces projets sont soutenus par notre board et notre base d’investisseurs qui sont issus de 13 nationalités différentes. C’est excitant d’être pionniers sur un tel marché.

 

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Crédit photo : Commune