“Vivre en communauté a marqué mon travail”, Matali Crasset.

Vie quotidienne
Matali Crasset, designer

Simplicité, partage, flexibilité : ces valeurs phare du vivre ensemble et de la co-location font partie des thèmes de prédilection de la designer ultra-tendance  et multiforme Matali Crasset – également surnommée la Jeanne d’Arc du design en référence à sa coupe de cheveux millimétrée.

 

Créatrice du lit d’appoint “quand Jim Monte à Paris”, qui comporte une lampe de chevet et un réveil, sa créativité touche à tous les domaines.

Elle a conçu, pour Ikea, une armoire, la PS Wardrobe et une lampe, la PS 2017 Light.

Elle est à l’origine de plusieurs hôtels dont le Dar Hi en Tunisie et le Hi Hôtel à Nice, ainsi que d’une école, le Blé en Herbe à Trébédan en Bretagne,

Matali Crasset a aussi signé une collection de lunettes baptisées Wide Open pour le lunettier belge Théo, une collection de vêtements pour enfants chez Okaïdi, la scénographie de plusieurs expositions dont celle de l’exposition “les jouets suédois en bois” des Arts décoratifs en 2014.

Ses meubles colorés, modulables sont pensés pour s’adapter et évoluer en fonction des besoins. « L’objet peut avoir des temporalités différentes, plusieurs scénarii de vie” dit-elle. Bref des objets qui peuvent suivre les différentes vies de leur propriétaires et qui répondent, par exemple, aux besoins des co-locataires dans un appartement.

Matali Crasset l’a bien perçu… peut-être grâce à ses origines. Elle explique au cours d’une masterclass sur France Culture comment son travail s’est nourri et se nourrit encore de son expérience personnelle de la communauté.

 

 

« J’ai eu la chance d’avoir beaucoup de générosité autour de moi. »

Ayant grandi dans un village proche de Châlons en Champagne, Matali Crasset reste très influencée par la vie en communauté : « en vivant dans un village de 80 habitants, j’ai compris ce que c’était que de vivre en communauté, le fait de pouvoir compter les uns sur les autres. Et ça a marqué ce que j’ai fait. »

Fille d’agriculteurs, elle intègre l’Ecole nationale supérieure de création industrielle de Paris, où elle retrouve cette bienveillance: « il y a une générosité énorme dans cette école. Si aujourd’hui mon travail est généreux, c’est bien sûr parce que ma maman était généreuse. Mais aussi grâce à l’école. Les quatre ans et demi passés dans cette école m’ont confortée dans l’idée du vivre-ensemble, de la complémentarité des uns et des autres. On ne peut pas donner quelque chose de plus fort à un adulte en train de se créer. »

Cette bienveillance, ces encouragements lui permettent d’explorer des voies et d’adopter une approche du design “en faisant un pas de côté

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Revenir à une “certaine simplicité”

Dans son travail,  elle cherche à revenir aux origines et à une certaine simplicité, ce qui la conduit à définir son métier comme de l’anthropologie appliquée : « On a ajouté au cours des siècles des couches de complexité. Et notre travail, c’est justement de retirer toutes ces complexités et essayer de toucher ce qui est plus humain… Ce qui constitue notre vie quotidienne de façon la plus simple possible. Et retrouver les valeurs qui se développent dans cette vie quotidienne ».

Son travail est de fait dominé par une question : “Est-ce que je vais apporter quelque chose aux gens ?”  D’ailleurs, remarque-t-elle : “on vient me chercher pour mon approche particulière du « vivre ensemble », les logiques de vie que je propose, le regard que je pose sur les évolutions de notre société”.

 

Un ”vivre ensemble” qui est une réalité quotidienne pour elle. Elle vit et travaille dans une ancienne imprimerie de Belleville, divisée en lofts, dont la cour centrale est verdoyante et pleine d’arbres où ont joué ses enfants. Au point qu’avec sa famille et ses voisins, elle forme “une petite communauté”, dans une maison ouverte sur l’extérieur, une autre notion chère à Matali Crasset.

 

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Crédit photo: DR