Meubler un coliving : pourquoi choisir du mobilier vintage ?

Vie quotidienne
Pour votre coliving, adoptez le mobilier vintage

Pourquoi choisir du mobilier vintage pour votre coliving ? Effet de mode ? Au contraire. Ce n’est pas un hasard si la tendance vintage s’impose depuis une dizaine d’années. Mobilier, déco ou petites touches vintage répondent à des besoins et des envies bien précises de vos co-livers. Décryptage

 

Mobilier vintage : de quoi parle-t-on ?

Le mot vintage n’a, au départ, pas grand-chose à voir avec le mobilier. Le terme est emprunté à l’anglais – lui-même une déformation du mot vendange. Il désigne à l’origine un vin dont la qualité est liée à l’âge.

Le concept vintage s’est étendu à d’autres domaines comme la mode, l’automobile, et bien sûr au mobilier. Aujourd’hui, mobilier et décoration vintage désignent des meubles datant des années 50, 60 et 70 explique le galeriste et spécialiste Edouard Demachy.

Les années d’après-guerre, en effet, sont une période de pénurie. Les matériaux manquent pour reconstruire des meubles et permettre aux ménages d’aménager leur logement. C’est donc l’occasion de lancer de nouvelles formes, de nouvelles esthétiques qui tranchent avec le style des années précédentes.

Cette période de créativité inspire des architectes et designers comme Charlotte Perriand, Jean Prouvé, Pierre Guariche… Elle perdure au cours des décennies suivantes.

De nouveau matériaux sont utilisés, dans les années 60-70. La résine, le plexiglass, le plastique, l’inox brossé font leur apparition dans le mobilier et la décoration.

C’est ainsi que ce que nous désignons comme vintage aujourd’hui est, pour l’époque, particulièrement novateur rappelle Edouard Demachy.  « Les périodes alternent entre inspiration et innovation. Ces années-là sont des années innovantes : les designers se creusent la tête, cherchent à révolutionner l’esthétique tout en maintenant l’équilibre. »

Si le design des années 50 est plutôt épuré, les années 60 et 70 adoptent de nouveaux matériaux et des couleurs vives. Un vent de liberté souffle sur le mobilier.

« Dans les années 70-80, les objets marquaient une rupture remarque le sociologue Stéphane Hugon. Il y avait une volonté d’émancipation par rapport au patriarcat, de rejet de la tradition. On voulait exister par soi-même. On ne voulait plus des affaires de papa. »

 

La vague du vintage

N’est-ce pas paradoxal alors de vouloir revenir à un mobilier affirmant sa rupture avec le passé ? Pas vraiment remarque Edouard Demachy. « Les générations actuelles se retrouvent dans cette gamme de mobilier » explique-t-il. « Ils sont nés avec. » Ces pièces acquièrent une dimension intemporelle. Et en même temps, elles ont une histoire. Il y a donc un côté rassurant, notamment à une époque pleine d’incertitudes, à se retrouver avec des objets connus.

La vogue du vintage n’est pas non plus étrangère à la prise de conscience environnementale. Pourquoi acheter du mobilier de série, impersonnel, dont la production laisse une empreinte carbone non négligeable quand tant de meubles ayant une histoire et une personnalité peuvent trouver une nouvelle vie chez vous s’interroge Edouard Demachy. « Il s’agit d’un mobilier qui se transmet. Avec le vintage, il n’y a pas besoin de créer un nouveau produit. Le bilan carbone du vintage est très bas et le taux de pollution, minimum. Vue l’importance de l’écologie aujourd’hui, les gens sont plus attentifs. Les jeunes générations touchées par l’écologie préfèrent réutiliser des objets qui ne polluent plus. »

D’autres ont renoncé au neuf pour louer leurs meubles, auprès d’acteurs comme Loc and Roll. « Certains de nos clients, explique Estefania, la fondatrice, nous demandent des meubles vintage upcyclés. Ils apprécient que les meubles dans lesquels ils vivent aient une histoire. Ce n’est pas parce vous décidez de louer vos meubles que vous ne pouvez pas vous sentir bien au milieu d’eux.»

 

Le mobilier vintage : pour qui ?

Des collectionneurs fortunés qui achètent les œuvres de Charlotte Perriand aux étudiants ou aux familles, tout le monde s’intéresse au vintage. En témoignent les brocantes parisiennes à Jussieu, rue de Bretagne, ou encore dans le plus grand marché vintage de France, les puces de Saint Ouen. « Les occasions sont nombreuses. Il existe un choix énorme de meubles vintage à prix bas. Les clients peuvent aussi bien être les jeunes en train de s’installer, les étudiants, les classes moyennes, ou les chineurs et les connaisseurs » remarque Edouard Demachy.

L’intérêt pour le vintage est donc largement partagé. En effet, au-delà de l’aspect économique, l’aménagement vintage répond à des besoins plus profonds et plus personnels remarque le sociologue Stéphane Hugon. « Les gens habitent des lieux neutres, qu’ils ne connaissent pas, avec des objets sans mémoire. La plupart des objets, aujourd’hui, sont très froids. Les appartement sont peints en blancs… Or pendant des centaines d’années, les gens avaient des objets transmis, qui portaient la tradition familiale, régionale.  La vague vintage qui s’impose exprime une soif de retrouver une antériorité. Dans nos environnements artificiels, nous sommes à la recherche d’objets qui racontent une histoire. La vague du vintage vient combler un déficit d’historicité, une soif de retour aux sources. S’entourer d’objets qui nous ont précédés, c’est aussi nous enraciner dans une histoire, et cela nous apaise. »

 

Pour tout savoir sur la vie en co-location, consultez la rubrique “Vie quotidienne” du blog de COOLOC, et inscrivez-vous sans attendre à notre newsletter !

Crédit photo : Samuel McGinity