Témoignage : “La co-location m’a permis de me reconstruire”

Lorsque Thomas a découvert la co-location, il n’était ni étudiant, ni jeune actif, mais papa d’un petit garçon de 5 ans et en plein divorce. La co-location l’a aidé à se reconstruire sereinement.
COOLOC : Pourquoi avoir choisi la co-location ?
Thomas : C’était à moitié par nécessité, à moitié par opportunité. J’étais en plein divorce et en situation d’échec professionnel. Je fermais ma société. J’avais des dettes, je devais reconstruire beaucoup de choses…. Et je devais trouver un appartement pour mon enfant et moi. Cela signifiait des coûts élevés, des prises de risques au niveau financier. Et cela voulait dire aussi que je me retrouverais seul chez moi quand mon fils ne serait pas là.
Et l’opportunité s’est présentée avec l’un de mes plus vieux amis. Il était presque dans la même situation que moi : il venait de se séparer. Il vivait dans le quartier où je cherchais à me loger. Son appartement était déjà grand pour un couple. Pour lui tout seul, c’était vraiment du luxe. Il pouvait l’assumer seul, mais cela lui convenait de diviser son loyer par deux.
Et puis nous avions envie de passer du temps ensemble, de nous reconstruire. Je n’avais jamais été en co-location auparavant. C’était la découverte
COOLOC : Comment avez-vous géré la co-location ?
Thomas : Nous nous connaissons depuis très longtemps. C’était un gros avantage quand nous avons emménagé ensemble. Nous avons eu besoin d’à peine 2-3 jours pour mettre au clair nos règles de vie commune.
Nous avions en plus l’avantage de vivre dans un grand appartement. Nous avions chacun notre chambre, et il y avait en plus un petit bureau attenant à ma chambre qui est devenue la chambre de mon fils. Nous n’étions pas les uns sur les autres.
Côté règles de vie, c’était assez simple :
- La cuisine devait toujours être impeccable : on n’a pas voulu renouer avec le rythme du célibataire qui laisse sa vaisselle sale et ne s’en occupe qu’en fin de journée ou le lendemain. Il ne fallait pas que quand l’un rentre le soir, il retrouve le désordre de l’autre
- Nous partagions tous les frais : loyer, assurance, internet…
- Même chose pour la nourriture : nous faisions les courses en commun. Il ne nous serait pas venu à l’idée de faire les courses chacun pour soi.
Dans l’organisation du quotidien, nous avions plus une vie de couple que de co-locataires.
COOLOC : Et comment votre fils a vécu la co-location ?
Thomas : Tout s’est très bien passé. Il était ravi de vivre dans un grand appartement. D’autant plus que pendant 6-8 mois après ma séparation, je logeais chez les uns, chez les autres. Quand je récupérais mon fils, on allait souvent chez mes parents. Je n’avais pas de chez moi. Or un enfant n’a pas vocation à être trimballé à droite et à gauche.
Avec la co-location, tout changeait : il avait sa propre chambre, et donc sa propre vie. Tout se passait bien Il était content de voir mon co-locataire. Bien sûr, cela lui est arrivé de temps en temps de râler parce qu’il avait envie qu’on passe une soirée tous les deux et que mon co-locataire était là. Mais ce dernier voyageait beaucoup. Donc nous avions tout de même souvent l’occasion d’être juste tous les deux.
Mon ami a participé aussi à l’éducation de mon fils. Dans l’appartement, il avait son mot à dire : par exemple, de ranger ses affaires quand elles trainaient, de ne pas manger de bonbons n’importe quand, n’importe comment. Il a vécu le quotidien des parents mais sans excès et sans s’immiscer là où il n’avait pas sa place. Il savait être présent. Je pouvais lui laisser mon fils une heure ou deux ; parfois il l’emmenait déjeuner. Je ne lui laissais pas non plus les trucs pénibles à faire comme aller le chercher à l’école à l’autre bout de Paris.
COOLOC : Que vous a apporté la co-location ?
Thomas : La co-location m’a permis de me poser. J’ai pu me reconstruire, j’allais mieux et donc mon fils aussi allait mieux. Cela a duré un peu plus de 2 ans. Nous avons mis le temps à profit pour nous reconstruire, pour être présent l’un pour l’autre… Je me suis aussi reconstruit financièrement. Cela nous a aussi simplifié la vie d’un point de vue domestique, logistique et financier.
C’est d’ailleurs pendant cette période que nous avons tous les deux rencontré quelqu’un. Et c’est pourquoi nous avons mis fin à la co-location. Avec ma compagne, j’ai eu un deuxième enfant. Lui a eu son premier enfant…. Et le deuxième est en route.
COOLOC : Quels seraient vos conseils pour réussir une co-location ?
Thomas : Je pense que pour bien réussir sa co-location, il faut que les espaces soient bien définis. Après un certain âge, la co-location dans des espaces trop petits où l’un dort dans le salon, l’autre dans la chambre, c’est ingérable. Mais il n’y a pas de recette magique. Toutes les co-locations sont différentes.
Et puis, il est nécessaire de pratiquer une forme de discrétion, de prévenance. Le respect de l’autre, c’est la règle de base.
Si comme Thomas, vous souhaitez nous faire part de vos expériences, contactez-nous et nous publierons votre histoire.
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Crédit photo : DR