Notre société est-elle condamnée aux inégalités ?

Les inégalités minent nos sociétés. Crise des Gilets jaunes, fin de mois difficiles, loisirs sacrifiés… De plus en plus de Français se sentent déclassés, tandis que les grandes fortunes ne se sont jamais mieux portées. La montée des inégalités est-elle une fatalité ? Non répond l’économiste Thomas Piketty qui explique qu’au contraire, “chaque société justifie ses inégalités”.
Les inégalités : une construction idéologique de notre société
Tout le monde s’accorde aujourd’hui sur le caractère despotique et arbitraire des inégalités du passé. Naissance ou fortune déterminait la vie de chacun. Or, de nos jours, alors que l’égalité est une valeur sans cesse revendiquée, les inégalités socio-économiques s’accentuent. Au point d’être considérées comme une conséquence naturelle de notre modèle économique.
Une idée que rejette totalement l’économiste Thomas Piketty. Il démontre dans son dernier ouvrage, Capital et Idéologie, comment les sociétés justifient les inégalités sociales existantes. Elles vont jusqu’à adopter une posture pour justifier leur existence.
Nous sommes face à un discours, explique-t-il, « propriétariste, entrepreneurial et méritocratique. L’inégalité moderne serait juste car chacun aurait… les mêmes chances d’accéder au marché et à la propriété. » La montée des inégalités socio-économiques dans presque toutes les régions du monde depuis les années 80-90, témoigne cependant du contraire.
La sacralisation de la propriété à l’origine des inégalités
La société refuse de remettre en cause la propriété, par peur du vide et de ce qui pourrait en découler. Cette peur paralyse toutes les actions nécessaires pour répondre aux défis de notre époque, estime T. Piketty. Par exemple, mettre en place un système économique qui profite au plus grand nombre, ou même lutter contre le réchauffement climatique.
Des solutions existent, selon l’économiste. Piketty évoque des expériences qui ont fait leurs preuves dans le passé. “Des pays comme l’Allemagne et le Japon ont mis en place des systèmes d’impôt progressif sur la propriété. Ils favorisent la réduction de façon très rapide de l’endettement public et la répartition économique. Ces expériences réussies, qui permettent la croissance d’après-guerre, prouvent que c’est plus par l’égalité et l’investissement éducatif qu’on obtient la prospérité collective que dans la sacralisation de la propriété et de l’inégalité. Malheureusement, ces expériences ont été oubliées. “
Un impôt progressif
Aussi propose-t-il de revenir à une taxation progressive sur la propriété, afin d’obtenir une meilleure répartition des richesses. Un discours qui suscite de multiples crispations.
« J’imagine un impôt très progressif sur la propriété : il serait très faible (mettons 0,1 %) pour les personnes qui possèdent 100 000 ou 200 000 euros (trois fois moins que l’actuelle taxe foncière), mais pourrait monter jusqu’à 90 % pour ceux ayant au-delà de 10 000 fois le patrimoine moyen, c’est-à-dire plus de 2 milliards d’euros. Dans un tel système, les milliardaires disparaîtraient, de fait. Mais la petite propriété privée, elle, aurait toute sa place, tout comme l’entrepreneuriat. …. Les entrepreneurs qui ont des idées ne gagnent bien souvent pas des fortunes, et le dynamisme économique se nourrit justement de ces petites entreprises. L’hyper-concentration du capital entre les mains de quelques personnes n’est pas un modèle efficace ni indépassable.”
« Il ne s’agit pas de supprimer toute forme de propriété. On ne touche pas à la petite propriété privée. Il y aura même toujours des fortunes de quelques millions d’euros – mais de rester dans des formes de propriétés raisonnables, dans le respect de l’intérêt général.”
Certaines voix s’élèvent pour prédire un risque d’appauvrissement général et de fuite des capitaux si de telles mesures étaient mises en place. Mais est-ce bien là ce qu’il faut retenir de Piketty ? L’information la plus importante n’est-elle pas qu’il n’y a pas de fatalité dans l’inégalité ? “Je veux croire qu’un dépassement de la propriété et du capitalisme est en cours depuis la fin du XIXe siècle”. Un dépassement qui conduit à une société plus juste et plus solidaire ?
Une tendance au dépassement des inégalités au-delà de l’économie ?
Thomas Piketty ne croit pas si bien dire. Selon certains astrologues, les étoiles tiennent le même type de discours. Une société se construit, fondée sur une plus grande entraide entre individus.
“Nous entrons dans l’ère du Verseau” explique l’astrologue Sophie Keller. Chaque ère dure environs 2 000 ans. L’ère précédente, celle du Poisson s’appuyait sur des sociétés de plus en individualistes. Elle était marquée par “l’importance des religions et des conflits qui en découlent lorsqu’elles deviennent enjeux de pouvoir, pouvoir aussi présent dans l’instauration de modèles sociétaux hiérarchiques.”
L’ère du Verseau, à l’œuvre depuis les années 1960, se caractérise par une plus grande entraide entre les individus et au sein de la société. “Égalité et liberté règnent sans s’opposer dans une approche holistique de l’existence qui prône la conscience que nous sommes tous connectés et interconnectés.”
Vers une société plus solidaire ?
Ainsi, explique l’astrologue, les progrès technologiques spectaculaires, les avancées scientifiques, notamment dans le domaine de la physique quantique, et le partage de l’information à une vitesse incroyable, illustrent ce changement d’ère, marqué également par des niveaux de conscience plus élevés.
Ce changement n’est pas sans provoquer des inquiétudes. Les systèmes traditionnels se délitent. Un saut dans l’inconnu nous attend. On peut rester tétanisé par la peur du changement. Mais l’on peut aussi y voir une formidable opportunité de changement. Un changement qui s’opère vers une société plus juste, plus solidaire et qui s’insère plus harmonieusement dans son environnement ? La prise de conscience des dangers que court la planète, l’essor de l’économie collaborative ou d’échanges sans transactions financières ne sont-elles pas représentatives de l’évolution en cours ?
“A l’heure de l’ère du Verseau, explique Sophie Keller, il est important d’avoir conscience que tout est énergie et que tout ce qui bénéficie à la planète et à l’humanité est redistribué à ceux qui en prennent soin.”
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Crédit photo : Samuel McGinity