Les prix de l’immobilier … en baisse à Paris

Logement
Paris : vers une baisse des prix de l'immobilier

Difficile à croire et pourtant, les prix de l’immobilier sont en baisse à Paris ! Une tendance entamée il y a quelques années et que la situation actuelle pourrait accentuer.

 

Les prix de l’immobilier en baisse légère mais régulière

Pas la peine de crier au miracle cependant ! Le prix du m2 à Paris est, en moyenne sur l’année, de 10 656 €. La capitale reste donc l’une des villes les plus chères au monde. Mais, le prix est descendu sous de la barre des 10 000 € au cours du dernier trimestre à 9 971 €.

Observés sur l’année, les prix restent à la hausse. Mais ils ont cependant baissé de 4,2 % entre juin et aout 2020. Baisse d’activité liée à la période estivale ? Pas uniquement. Selon Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger, les baisses trimestrielles s’observent depuis 2017. En août puis en novembre 2019, on enregistrait déjà des baisses de 3,1% puis 1,8%.  De plus, la tendance ne touche pas tous les arrondissements de la même manière. Si les IVe et VIe arrondissement ont vu les prix baisser entre 1,1% et 2,2%, le VIIe qui reste l’arrondissement le plus cher augmente de 3,3%, à 14 503 euros m2.

Sur un an, les prix ont augmenté de 4,6%. Mais, pour la première fois en 10 ans, cette hausse ralentit. Avec un m2 à 10.527 euros, et les incertitudes liées à la situation économique, les transactions ont chuté de 17,9% d’après le réseau d’agence Century 21. Un phénomène qui s’était déjà produit au moment de la crise des subprimes, note le journaliste économique Martial You.

Des prix inadaptés

Selon Century 21, « les prix ne sont plus adaptés, nous avons sans doute atteint un plafond de verre », estime Laurent Vimont, président de Century 21. « Les Parisiens n’ont plus forcément envie de payer 10 500 euros du m² ».

L’immobilier parisien devient en effet hors de portée du plus grand nombre. Selon une récente étude de Cadremploi, 27% des cadres n’ont plus les moyens d’investir dans l’immobilier à Paris.

 

L’envie d’espace… et d’une meilleure qualité de vie

Renoncer à devenir propriétaire à Paris ne semble pourtant pas un si grand sacrifice. Les habitants de la capitale, toujours selon l’étude de Cadremploi, se plaignent de leur cadre de vie. La grève des transports du mois de décembre et le confinement du premier semestre ont été particulièrement éprouvants et se sont ajoutés à la liste des difficultés inhérentes à la vie parisienne.  La vie à Paris est stressante pour 63% des cadres interrogés ; le coût de la vie trop élevé selon 57% d’entre eux. 48% se plaignent des temps de transport trop importants.

Le confinement et l’obligation du télétravail ont encore fait évoluer le regard des Parisiens sur leur logement. Parmi les cadres, beaucoup souhaitent désormais disposer d’une pièce supplémentaire pour travailler ou d’un espace extérieur. Un projet irréalisable à Paris pour le plus grand nombre. Aussi un cadre parisien sur trois envisage de quitter Paris et d’acquérir un logement dans une ville offrant une meilleure qualité de vie. Une baisse de la demande qui pourrait expliquer la baisse des prix de l’immobilier parisien.

 

La banlieue, grande gagnante

Si Paris est délaissée, la région parisienne attire. Dans la petite couronne, les villes limitrophes connaissent un succès confirmé depuis une dizaine d’années. Ce qui s’en ressent sur leurs prix, en nette augmentation, contrairement à ceux de la capitale.

En tête, Asnières-sur-Seine à l’ouest, Bagnolet à l’est et Malakoff au sud remportent la palme de l’augmentation des prix au m2 . 25,3 % à Asnières, 21,8 % à Bagnolet et de 18,6 % à Malakoff au cours des 5 dernières années, rapporte un classement de MeilleursAgents pour « Les Echos ». Au cours des dix dernières années, les prix ont augmenté respectivement de 53,7 %, 44,4 % et 43,6 %.

Il faut reconnaître que ces villes présentent aujourd’hui de nombreux atouts pour les familles : de grandes surfaces pour des prix qui restent inférieurs au voisinage. C’est le cas d’Asnières qui attire aujourd’hui davantage que Levallois ou Neuilly-sur-Seine. Bagnolet présente des atouts similaires à Montreuil tout en restant plus abordable. Comme sa voisine, elle propose de nombreux biens atypiques, anciennes fabriques ou ateliers, reconvertis en loft qui offrent un bel espace. Conscientes de leurs atouts, ces communes ont également réaménagé leurs centres-villes, avec une offre de commerces et d’activités qui n’ont rien à envier aux quartiers trendy de la capitale. Elles bénéficient aussi d’un accès facile, notamment le métro qui facilite les déplacements.

 

S’éloigner de Paris

La proximité de la capitale cependant n’est plus un argument de vente. L’envie d’espace prend le dessus. Des départements comme la Seine-et-Marne ou le Val d’Oise attirent maintenant des Parisiens en mal de verdure.

Les achats de maisons en région parisienne ont ainsi bondi de 19,6% remarque Martial You. Les prix suivent. Ils ont augmenté de plus de 10%, pour une moyenne de 3 247 € /m2.

Ayant plus ou moins bien vécu le confinement, les familles n’hésitent plus maintenant à s’éloigner de la capitale en quête d’espace. Ce phénomène est d’ailleurs principalement le fait des cadres de 30 – 40 ans qui recherchent un logement adapté aux besoins de leur famille, mais qui répondent aussi aux exigences du télétravail. Ce qui n’est qu’une tendance annonce-t-il un changement majeur dans la vie des citadins ? Comme le remarque Laurent Vimont, président de Century 21, « la maison et le jardin sont redevenus un élément essentiel de la vie des gens. »

 

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Crédit photo : Samuel McGinity