Le Reflet ou l’art d’inclure le handicap au travail

En cuisine, différences, handicap n’existent plus. C’est ce que démontre le restaurant Le Reflet qui emploie des salariés porteurs de trisomie 21 et prouve que handicap et travail sont parfaitement compatibles … et surtout donnent lieu à de belles aventures humaines, culinaires et sociales. A tous points de vue, le Reflet est un restaurant extraordinaire, selon les mots de sa fondatrice Flore Lelièvre.
Un restaurant de qualité avant tout
Suite au succès du restaurant Le Reflet de Nantes, il fallait bien qu’un restaurant « extraordinaire » s’implante à Paris. C’est chose faite depuis octobre dernier : le restaurant Le Reflet a ouvert ses portes dans le Marais… Et c’est déjà un succès. Le Reflet est avant tout un restaurant de qualité, qui se retrouve aussi bien dans le décor, simple, sobre et chaleureux que dans la carte. Parrainé par le Chef de l’Elysée Guillaume Gomez, le restaurant privilégie des plats gourmands et de saison. Inspiré par la cuisine de marché avec des influences du monde : noix de Saint-Jacques grillées, tombée de poireaux et palourdes, poulet rôti au jus – écrasé de pommes de terre beurre noisette et ail des ours.
Dans le restaurant, la prise de commande est innovante : chaque client tamponne une petite carte avec sa commande. Le menu est présenté sous forme de cartes : entrées, plats, desserts. Chaque carte s’intègre directement dans les rainures dessinées sur la table. Et l’on apprécie également qu’il y ait plus d’espace entre les tables.

Le Reflet
Inclure le handicap et valoriser la différence
Ce sont des détails, mais qui changent tout. Tout a été pensé en amont pour faciliter le travail des huit employés extraordinaires porteurs de trisomie 21 sur une équipe de onze personnes.
Privilégier les plats mijotés permet d’éviter les cuissons minute, plus compliqué à gérer pour les employés. La prise de commande par tampon, c’est le moyen de fluidifier cette étape. Les assiettes design ont été conçues spécialement pour faciliter la prise en main par les porteurs de trisomie 21. Si le handicap est pris en compte, c’est pour être complètement effacé aux yeux des clients.
L’idée vient de Flore Lelièvre, architecte d’intérieur, dont le grand frère est également porteur de ce handicap. La fondatrice explique qu’elle a voulu créer « un lieu qui, de par son architecture et son design d’objets pourrait s’adapter à des personnes comme mon frère, pour qu’elles puissent travailler comme tout le monde ».
En cuisine, comme en salle, tout le monde est impliqué, concentré. Chacun s’est adapté à cet environnement : une concentration et une attention extrême règnent avant et pendant le service. Et personne ne regrette l’expérience. Ce qui se ressent dans le restaurant.
L’objectif de Flore est de démontrer à travers cette expérience qu’un lieu d’inclusion permettant à des porteurs de handicap de travailler normalement est faisable. Donner envie à d’autres entreprises d’intégrer des personnes dites “différentes”…
Le modèle économique est viable. De fait, le restaurant ne désemplit pas. L’inclusion du handicap dans le travail serait-elle porteuse de croissance économique ? C’est le pari réussi du Reflet qui vise à mettre de l’extraordinaire dans le quotidien.
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Crédit photo : Le Reflet