Faire Avec ou l’art de lutter contre le mal logement

Lutter contre le mal logement en utilisant les déchets du secteur du bâtiment : une équation innovante adoptée par le collectif d’architecte Faire Avec.
Plus de 2 millions de personnes souffrent du mal logement
En ce qui concerne le mal logement, il y a en effet de quoi faire. Dans son rapport de 2017, la Fondation Abbé Pierre dénombre 2 090 000 personnes vivant dans des logements privés de confort, 1 123 000 copropriétaires en difficulté et 3 558 000 personnes ayant eu froid pour des raisons liées à la précarité énergétique. En 2017, les Français sont 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage en raison de son coût.
En parallèle, la question de la gestion des déchets est devenue un véritable casse-tête. L’industrie du bâtiment en produit plus de 50 millions de tonnes chaque année. Il n’en fallait pas plus pour que trois architectes, Clothilde Buisson, Gwenaëlle Rivière et Clara Piolatto décident de s’emparer des uns pour améliorer le sort des autres.
Recycler les déchets du bâtiment
Avec l’association Phénix, spécialisée dans la récupération des déchets auprès des entreprises, elles récupèrent les matériaux non utilisés par l’industrie du bâtiment
Faire Avec participe ainsi à la réduction de l’impact du bâtiment sur l’environnement. Les produits voués à la déchetterie sont des fins de série, des produits de déstockage, les rebuts de fin de chantiers. En résumé, il s’agit de produits récupérés avant qu’ils ne deviennent des déchets.
« Pour nous, c’est une prise de position politique, nous sommes une génération moteur pour la transition énergétique et la réduction des déchets, plaide Clothilde Buisson. Revenir au réemploi, qui a toujours existé, c’est une question de bon sens !«
Lutter contre le mal logement pour en faire un habitat unique
Le collectif travaille avec des propriétaires qui ont des difficultés à rénover leur logement, des copropriétés dégradées et des centres d’hébergement. Le dialogue avec les habitants est au cœur de l’activité de Faire Avec. « L’association organise des permanences et des tables rondes, afin d’ouvrir le dialogue avec les habitants, afin de faire remonter leurs besoins et de traduire ces échanges par un cahier des charges au plus près de leurs désirs » explique le site de Faire Avec. Or il n’est pas forcément facile de mettre des mots sur ses désirs. Aussi le collectif a aussi recours à des modes de communication … alternatifs : « Nous avons même organisé des ateliers avec un photographe et une chorégraphe pour réussir à communiquer avec tout le monde et s’approprier l’espace, c’était une superbe expérience humaine » explique Clothilde Buisson.
Faire Avec …. la créativité
L’association se trouve face à un autre défi : lutter contre le mal logement mais avec des matériaux disparates, tout en essayant de coller au plus près des désirs des habitants.
Une véritable invitation à la créativité : « Récolter un ensemble de matériaux disparates peut devenir un atout. Des ateliers sont mis en place avec les habitants pour associer les matériaux, afin de créer des espaces singuliers, propres à chacun. »
Recycler, aider les plus démunis à rendre leur logement plus sûr et plus confortable, et en faire une maison qui leur ressemble : une équation délicate mais résolue avec brio par les jeunes architectes de Faire Avec.
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Crédit photo : Faire Avec